Août
1999
10,2
% : l'augmentation du nombre
de fichiers déclarés à la CNIL
Dominique
ETIENNE
2 août
1999
Pour
1998, la CNIL a recensé une hausse de 10,2% du
nombre de fichiers de données nominatives informatisés : avec
plus de 65 000 nouveaux traitements pour cette année, le nombre
total de fichiers connus se monte à 650 000.
Cest à loccasion
de la publication de son 19ème rapport dactivité que la Commission
souligne aussi la nette progression de demande de conseils (étape
préalable mais non obligatoire à la déclaration ou à la demande
dautorisation du traitement dinformations nominatives) :
celle-ci est liée non seulement à la croissance du nombre de traitements
mais reflète également une plus grande attention des responsables.
A cet égard, le rapport montre en effet
un renforcement de la protection des données nominatives et du droit
daccès des personnes. Il détaille notamment les derniers avis
de la CNIL sur le développement des données nominatives sur le Web,
et sur linformatisation des données de santé (volet de santé
de la carte Vitale 2).
Dans lattente
de connaître ses futurs pouvoirs, qui dépendent de la transposition
de la directive européenne doctobre 1995 sur la protection
des données à caractère personnel, la CNIL réaffirme plus que jamais
son rôle.
Lexemple
de la délibération rendue en mai 1998 pour le cas de Publimed, société
de conseil spécialisée dans la visite médicale, et TVF, renforce
la notion de lexercice du droit daccès des personnes
aux données les concernant. Un salarié de Publimed, licencié en
1994, a en effet saisi la CNIL, après avoir échoué dans son recours
aux prudhommes contre son employeur. En effet, il navait
pas pu accéder à certains comptes rendus des visites quil
avait effectuées et dont il devait apporter la preuve. La gestion
de lactivité des salariés étant sous-traitée à TVF (ceux-ci
saisissent directement sur Minitel ou sur leur portable via un modem
le compte rendu de leurs visites), le requérant, après avoir échoué
auprès de publimed, sest retourné vers TVF. Cette dernière
lui a répondu que nagissant pas pour son propre compte, elle
devait senquérir de la possibilité de laccès auprès
de Publimed, laquelle a rétorqué que le coût était trop élevé, les
données nétant plus consultables en ligne car stockées sur
disque. La CNIL a adressé un avertissement aux 2 sociétés afin que
le requérant puisse avoir accès, dans un délai dun mois, aux
données informatiques le concernant.
Données nominatives sur le Web
Ce qui
caractérise le dernier rapport est bien sûr la place consacrée au
développement dInternet.
La libéralisation
des solutions de cryptage est considérée par les acteurs du Web
comme un puissant moteur du développement du commerce électronique.
La CNIL a eu une démarche "positive" dans le sens de laccompagnement
de la protection des données. Des actions de concertation avec les
fournisseurs daccès ont été menées et une réflexion a été
engagée sur les activités de prospection commerciale non sollicitée.
Depuis
janvier 1999, la déclaration dun site Web peut se faire directement
en ligne, sur le site
de la CNIL, à laide dun formulaire simplifié de déclaration
spécialement conçu pour les sites commerciaux. Plus de 2000 organismes
privés ou publics ont déclaré leurs sites à la CNIL (une seule déclaration
pouvant concerner une dizaine de sites indexés sous des noms de
domaine différents) et se sont engagés à participer à une société
de linformation respectueuse des personnes (voir la liste
sur le site de la CNIL).
La CNIL
a pu dresser une typologie des services proposés par les sites Web
français. Ainsi, 88% des sites déclarés depuis 1995 diffusent
des données personnelles (relatives à leur membres ou à des personnes
qui leur sont extérieures). 78% collectent des données
auprès des internautes par le biais de formulaires électroniques :
25% dentre eux permettent de commander en ligne avec
paiement en ligne et 30% de commander sans paiement
en ligne. Enfin, 20% des sites déclarés utilisent des procédés
de sécurisation déchange de données grâce à des outils de
cryptologie (les 3/4 ayant recours à un prestataire extérieur à
cette fin).
Selon la
CNIL, 76 % des sites utilisant des formulaires ne transmettent pas
ces informations à des tiers. Cependant la majorité des sites qui
comportent une messagerie électronique transmet à des organismes
tiers les adresses e-mail de ceux qui leur ont écrit. 24% des sites
déclarés proposent des espaces de discussion (forums ou newsgroups).
Suite
de l'article (2/3)
2 août 1999
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