Mai
2000
Les
ventes de produits de santé sur Internet ont atteint 1,9 milliards
$ en 1999
Gaëlle
LAYANI
25 mai
2000
L'achat
de produits et de consommables en santé en ligne a le vent en poupe,
au vu des chiffres révélés par le cabinet d'études ActivMedia.
Les internautes ont en effet déboursé près de 2 milliards de
dollars en 1999 en médicaments de prescriptions et OTC, vitamines,
produits de beauté et produits de parapharmacie. Ce montant, cité
par le ministère de la justice américain dans son rapport daté du
9 mars dernier sur la "cybercriminalité" (The
Electronic Frontier: The challenge of Unlawful Conduct Involving
Use of the Internet ; Annexe A), s'avère bien
supérieur à certaines prévisions réalisées en 1999. Ainsi, le cabinet
Gomez Advisors, en septembre dernier, prévoyait un chiffre d'affaires
de 890 millions de dollars seulement en 2002 (lire
l'étude de cas sur Drugstore.com).
Deux
acheteurs en ligne sur cinq achèteraient ce type de produits. Par
conséquent, ActivMedia prédit une explosion des ventes pour cette
année, ces dernières devant atteindre 4,5 milliards.
Prévision
des ventes pour l'an 2000
Source
: ActivMedia
Forrester
Research confirme la bonne santé du secteur mais se montre un
peu moins optimiste, puisque selon ce cabinet d'études, seul un
consommateur en ligne sur six achète ce type de produits en
ligne. De plus, 8 % des ventes de détail de produits de santé
devrait d'ailleurs transiter par Internet en 2004, générant un chiffre
d'affaires de 22 milliards de dollars.
Les
consommateurs de ce type de produits constituent une proie fort
convoitée, compte tenu de la féroce compétition que se livrent les
drugstores en ligne, de plus en plus nombreux sur le marché.
Les fonds levés en Bourse sont souvent en partie réinvestis dans
le budget marketing et publicité. A la fin de l'année 1999,
Drugstore.com a acheté plusieurs pages de publicité dans le magazine
Glamour.
La
bataille se situe également sur le front du médicament délivré sur
ordonnance. Pour l'instant, le pourcentage de feuilles de soins
transmises par voie électronique demeure marginal. Les médecins,
qui rédigent 2,5 millions d'ordonnances par an, télétransmettent
peu. Les ventes en ligne de médicaments délivrés sur ordonnance
ne représentent que 40 millions de dollars aux Etats-Unis,
mais elles devraient représenter 15 milliards de dollars en
2004, selon Forrester
Research.
Les
pharmacies en ligne ont bien compris que leur assise sur le marché
dépend de ce secteur. Elles sont nombreuses à conclure des alliances
avec des sociétés proposant des systèmes de télétransmission aux
médecins (lire notre
étude de cas sur ePhysician.com). Elles tablent, en effet, sur
la montée en puissance des ventes de médicaments éthiques, qui pourraient
bien supplanter celles des produits OTC et parapharmaceutiques.
Les
rares pharmacies en ligne européennes ont adopté une réflexion identique.
Interrogé par le Pharmaceutical Journal, Daniel Lee, fondateur
de la première pharmacie en ligne britannique, déclarait :
"Nous ne pourrons pas nous positionner sur ce marché tant
que la transmission électronique des ordonnances ne sera pas la
norme (
). Cela prendra peut-être trois à cinq ans, mais une
grande partie de notre chiffre d'affaires viendra de là (
)"
(lire notre article "Le
Royaume-Uni tête de pont des e-pharmacies en Europe ? 20 avril 2000).
Malgré
ces chiffres optimistes, le Business-to-Consummer dans le domaine
de la santé subit actuellement de plein fouet la désaffection des
investisseurs et des marchés, renforçant la concurrence féroce qui
caractérise le secteur de la e-pharmacie. Il y a donc des perdants.
Les sites qui ont limité leur secteur d'activité à un simple créneau
en font l'amère expérience. A titre d'exemple, Healthshop.com,
proposait jusqu'à avril dernier, un vaste catalogue de produits
de santé naturels. Aujourd'hui, il est impossible de passer une
commande. La partie "shopping" du site est fermée jusqu'à
nouvel ordre. Les mots d'ordre sont désormais "contenu"
et "communautés" (lire
notre étude de cas sur Healthshop).
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