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Novembre 2000

Richard Bouton
Ancien Président de MG-France


"MG-France n’est pas là pour défendre des concepts abandonnés par la gauche."


Propos recueillis par Mathieu Ozanam

28 octobre 2000

Ancien secrétaire général de MG-France, le Dr Costes a succédé le 14 novembre 2000 au Dr Richard Bouton.

Après avoir été à la tête de MG-France pendant 13 ans, vous avez annoncé votre départ au tout début de l’année, quelles sont les raisons qui vous ont amené à faire ce choix ?

Le temps était venu de renouveler les dirigeants du syndicat, et en particulier son président. Cela fera quatorze ans au mois de novembre que j’occupe cette fonction. De plus un certain nombre de raisons personnelles m’ont conduit à annoncer mon départ en janvier afin que l’appareil syndical se prépare à l’alternance de son président.

Aujourd’hui si l’on considère que votre revendication concernant la prise en compte de la formation des médecins généralistes a aboutie et que les médecins   interrogés dans un sondage que vous avez commandé se montrent majoritairement satisfaits de leurs revenus, peut-on dire que l’action de MG-France a porté ses fruits ?

Oui, au bout de 14 ans nous avons réalisés les 5 points sur lesquels nous avions appelés les généralistes à se regrouper dans un syndicat spécifique.

1. reconnaissance de la médecine générale à l’université à égalité avec les autres spécialités ;

2. obtention d’un cadre conventionnel spécifique aux généralistes ;

3. rémunération à leur juste valeur des actes réalisés par les médecins généralistes ;

4. reconnaissance de la médecine générale ès qualité dans les commissions officielles oeuvrant à l’élaboration de la politique de santé ;

5. mise en place d’une FMC incitative.

Nous avions fixé la réalisation de ces 5 points comme préalable indispensable à la reconstruction d’un syndicalisme trans-catégoriel, digne et efficace. Je laisse le soin à mes successeurs de s’en charger de ce sixième point.

A contrario l’option du médecin référent, une revendication  que vous soutenez depuis une dizaine d’années et qui était devenue un petit peu, n’a convaincu ni les médecins, ni les patients. Vous avez d’ailleurs déclaré que ce sujet n’était ni le plus significatif, ni le plus important. Dans le même temps la plate-forme que vous venez de signer avec des syndicats d’infirmiers, de kiné et de biologistes aborde le thème du panier de biens et services auquel vous sembliez réticents jusqu’à présent. MG-France serait-il en train de renouveler sa conception du système de santé français ?

En ce qui concerne l’option médecin référent, j’ai précisé dans un entretien au Quotidien du médecin lorsque l’on m’a interrogé sur la revalorisation de l’option médecin référent, qu’elle ne concernait que 10% des médecins généralistes et qu’en l’état de la convention médicale, la mesure la plus significative pour l’ensemble des médecins généralistes, était l’avancée sur les actes à domicile. En effet désormais tous les problèmes sont résolus, qu’il s’agisse des actes réalisés en urgence, pour les personnes dépendantes ou pour la visite « à la française » où les médecins généralistes peuvent tout à fait appliquer les dépassements pour exigences avec l’accord implicite et des caisses d’assurance maladie, et du gouvernement.

Quant au sujet du panier biens et services, j’ai une approche pragmatique sur la question. MG-France a participé pendant des années au débat qui a divisé la classe politique de droite et  gauche avec d’une part une gauche attachée à la maîtrise des dépenses de santé, et la droite qui voulait limiter la maîtrise aux dépenses d’assurance maladie. Lors de la dernière alternance politique, la majorité de la gauche plurielle a non seulement conservé cet élément du plan Juppé, mais l’a de plus aggravé. Désormais l’ONDAM, c’est-à-dire le budget de l’assurance maladie,  s’impose aux médecins. Il n’est plus question de maîtriser les dépenses non remboursées, et Madame Aubry, avec sa culture de gauche, a soigneusement conservé le secteur II dans le règlement conventionnel des médecins spécialistes. Ce n’est ni un reproche, ni une attaque contre le secteur II, c’est un constat. Le débat droite-gauche est donc clos.

Dans ces conditions les médecins généralistes doivent pouvoir prétendre comme d’autres à pouvoir effectuer une partie de leur activité hors remboursement par l’assurance maladie, nous avons commencé avec le DE (dépassement d’honoraires) pour la visite. C’est donc la prise en compte d’une réalité nouvelle. MG France n’est pas là pour défendre des concepts abandonnés par la gauche.

En 1993 votre syndicat avait rejeté la convention signée par la CSMF et vous aviez remporté les élections aux URML dans la section généraliste. En 2000 c’est l’inverse qui s’est produit.  Ne peut-on en conclure que la  meilleure façon d’exister pour un syndicat consiste à s’opposer à l’assurance maladie et au gouvernement ?

Cela pose le problème du fonctionnement du système conventionnel actuel. Lorsque l’on signe une convention, celle-ci intègre forcément des dispositions législatives et réglementaires pour la maîtrise des dépenses. Le syndicat signataire assume donc de fait l’impopularité de ces mesures. Cela implique donc des évolutions profondes du système conventionnel au risque qu’il n’y en ait plus. Pour autant, la convention du médecins généralistes et les avancées qu’elle aura permises, auront été excessivement attaquées par nos adversaires syndicaux, jusqu’au point de non retour. C’est-à-dire qu’un autre syndicat médial ne pourra pas se lancer à son tour dans un dispositif conventionnel, les choses restant en l’état.

Que pensez-vous du projet de refondation sociale de la CSMF, du SML et de la FMF ?

A la différence de la CSMF, nous pensons que les caisses d’assurance maladie ne doivent pas être nos seuls interlocuteurs, au risque de voir M. Spaeth persister dans ses déclarations à propos des revenus des professionnels de santé. Le renouvellement des rapports entre médecins et pouvoirs publics doit se faire en plusieurs étapes. La première consiste à redéfinir les missions que la Nation (et non les caisses), souhaite confier aux médecins de ville. C’est pourquoi nous souhaitons rencontrer le premier ministre, comme cela avait été le cas lors des discussions qui avaient abouties à la convention médicale de 1971. c’est au cours de cette négociation qu’ont été précisées les missions que l’on attendait des médecins (à l’époque c’était l’application des tarifs opposables) et en face le gouvernement a mis les contre-parties nécessaires.

Depuis trente ans de nouvelles missions ont été ajoutées de force aux médecins. Par conséquent, avant de redéfinir les rapport conventionnels, il faut d’abord s’entretenir avec le gouvernement de nos nouvelles missions, et de prévoir les compensations. Il pourrait être question de la permanence des soins sur l’ensemble du territoire, de l’implication des médecins dans les taches économiques, dans les taches médico-administratives, dans les taches technico-administratives ? Tous ces éléments doivent être explicités et c’est seulement après que l’on pourra s’interroger sur la meilleure façon de rénover le dispositif conventionnel permettant de s’adapter tout ou partie de ces missions.

 Suite et fin (2/2)

 

28 octobre 2000

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