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Novembre 2000

Pierre-Jean Lancry
Directeur du département médicaments
et dispositifs médicaux à la CNAMTS


" MEDICAM ne cherche pas à discuter la qualité des produits ; il ne fait qu’établir un constat. "


Propos recueillis par
Julie Chastres et Mathieu Ozanam

19 octobre 2000

Pour en savoir plus sur l'enquête MEDICAM, lire notre article Etude Médicam : 9% des médicaments représentent 2/3 des remboursements.

On a longtemps reproché à la CNAMTS d’être un payeur aveugle. Depuis quelques mois le régime général de la Sécurité sociale publie des études médico-économiques qui suscitent parfois des réactions mitigées de la part des professionnels de santé. Derrière la description très neutre du paysage des médicaments remboursés, l’industrie pharmaceutique n’a-t-elle pas raison de craindre l’utilisation qui pourrait en être fait ?

Les données qui figurent dans l’étude MEDICAM sont plus précises qu’un simple chiffre d’affaires puisqu’elles tiennent compte du remboursement. Elles vont être utilisées progressivement aussi bien dans le cadre du CEPS que par l’industrie pharmaceutique. Néanmoins, MEDICAM ne cherche pas à discuter la qualité des produits ; il ne fait qu’établir un constat.

Une nouveauté importante réside dans le fait que cette étude a été rendue publique, à la différence des données habituelles du secteur telles que celles provenant du GERS (Groupement d’Etudes, de Recherches et de Statistiques, NDLR), auxquelles seuls les laboratoires adhérents ont accès. Un autre apport appréciable de MEDICAM est que nous disposons de données sur la spécialité du prescripteur.

L’étude MEDICAM a été fortement médiatisée pour plusieurs raisons : d’une part parce que le médicament est un sujet très médiatique, d’autre part, parce qu’une telle étude n’a jamais été communiquée sur la place publique et enfin nous avons mis en évidence au grand public quelles sont les dépenses engagées – ce qui fait d’ailleurs partie de notre mission d’information.

Où en est la CNAMTS du codage des autres biens et services médicaux : actes de biologie (NABM), classification des actes médicaux (CCAM), codage de l'appareillage (TIPS) ?

C’est en plein développement. Le codage des actes de biologie est effectif depuis deux ans, aujourd’hui, celui des médicaments est très largement généralisé et le codage des TIPS est en cours.

Votre étude va devenir mensuelle, quand sera-t-il possible d’avoir des données régionales et avec quel degré de précision ?

La CNAMTS s’est intéressée pour l’instant à des informations nationales et agrégées. Les données régionales existent déjà et certaines URCAM en ont déjà publié. Le classement national va permettre aux régions de se comparer au niveau national. Si l’on s’aperçoit par exemple que dans une région un produit présente un surplus de dépenses par rapport aux autres régions, notre attention se portera sur cette région et nous chercherons à analyser les déterminants de cette différence dans le cadre de ce qu’on appelle la gestion du risque. Il s’agit là d’une utilisation possible de MEDICAM.

Concernant la publication mensuelle, nous disposerons d’ici la fin de l’année des données du premier semestre 2000, les données complètes de l’année 2000 devraient être connues au printemps 2001, période à partir de laquelle nous comptons publier mensuellement les principaux résultats.

Vous communiquez des données en millions de francs, sans que l’on distingue avec précision combien de personnes sont concernées et quel est le niveau de leur consommation. Prévoyez vous à terme d’en tenir compte ?

Outre les données sur les montants prescrits et remboursés, MEDICAM fournira des informations sur les quantités et les nombres de prescriptions des différents produits. Mais MEDICAM n’est pas un outil épidémiologique et le codage des médicaments n’a jamais été conçu pour compter des patients ou pour estimer l’incidence d’une pathologie particulière.

Selon l’étude 9% des médicaments prescrits sont à l’origine des deux tiers des remboursements, quelles conclusions peut-on en tirer ?

La concentration des dépenses de médicaments est un phénomène connu depuis longtemps. On retrouve dans MEDICAM cette forte concentration puisque les 200 premiers produits (sur les 2300 produits prescrits) représentent près des deux tiers des montants prescrits et remboursés. Il est intéressant également de constater que dans de nombreuses spécialités (gynécologie, ophtalmologie, psychiatrie, dermatologie et pneumologie) les dix premiers produits prescrits représentent près de 50% des montants prescrits.

Parmi les médicaments cités quelle est la proportion de ceux que vous estimez pouvoir être remplacé par des génériques ?

Parmi toutes les molécules présentées, certaines sont effectivement génériquées, d’autres génériquables. La substitution générique (dans le cadre du droit de substitution de juin 1999) n’est sensible qu’à partir du 2ème semestre 1999, en conséquence le phénomène n’est sans doute pas nettement observable dans la présentation des 200 premiers produits de 1999.

Vous avez établi un classement par produit et par classe thérapeutique, que donne le classement par laboratoire ? Combien de laboratoires se partagent les 50 premiers médicaments du classement ?

On nous a effectivement souvent demandé pourquoi le nom du laboratoire n’était pas cité à côté du nom de chaque médicament, mais notre démarche n’intégrait pas l’établissement d’un classement par laboratoires. Celui-ci peut être obtenu par ailleurs. MEDICAM n’est pas une publication sur les laboratoires mais sur les médicaments. Dans notre approche, l’information sur le nom du laboratoire n’a aucune importance. Nous ne sommes pas dans une logique d’opposition avec les industriels.

On a parlé d’effet de rattrapage au sujet des bénéficiaires de la CMU, connaissez vous la part de consommation médicamenteuse de ces personnes ?

MEDICAM n’est pas un instrument pour mesurer de tels effets, il s’agit d’une utilisation particulière du codage des médicaments. La réponse à votre question sera apportée par l’analyse détaillée de l’EPAS (l’échantillon permanent des assurés sociaux). La CNAMTS y travaille actuellement.

Et enfin pour conclure, quels sont vos sites préférés ?

Le Département Médicaments et Dispositifs Médicaux de la CNAMTS a été créé il y a environ deux ans. Nous visitons régulièrement les principaux sites en rapport avec notre secteur (AFFSAPS, sites européens sur le médicament, NICE (National Institute of Clinical Excellence) et occasionnellement des sites de laboratoires.



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