Dr
Richard Guédon
Direction Santé Individuelle
Groupama Assurances
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"Les
groupes de progrès pourraient passer des contrats
avec les caisses locales sur des objectifs de santé
publique"
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Propos
recueillis par Hervé
Nabarette
26
février 2003
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Les
médecins ont été amenés à créer
leurs propres référentiels. Cela ne pose-t-il pas
problème au regard de normes déjà existantes
qui sont sensées indiquer les bonnes pratiques (ANAES
) ?
L'un des rôles
des comités scientifiques réunis autour de "Groupama
Partenaires Santé" dans chaque région était
précisément de valider ces protocoles si besoin. En
pratique, les médecins ont surtout utilisé les référentiels
existants, en les adaptant au contexte de leur exercice.
L'expérience
peut-elle aider à réfléchir sur les formes
que doit prendre la Formation Médicale Continue ?
Bien sûr
! L'UNAFORMEC, par exemple, a elle même expérimenté
depuis longtemps des "groupes de pairs" très comparables,
et a suivi notre expérience de très près. Elle
nous a même fourni son expertise sur certains sujets. L'apport
majeur de Groupama Partenaires Santé a été
la présence des assurés partenaires et l'évaluation
soigneuse des résultats.
Des
groupes ont mieux fonctionné que d'autres. Par ailleurs,
il semble que certains continuent à exister après
l'expérimentation, d'autres non
Le succès en
la matière est-il une question de personnes (animateur, médecins
membres) ?
La dynamique
de groupe n'est malheureusement (ou heureusement !) pas une science
exacte. Il s'agit en effet d'une alchimie entre les personnes, et
nous n'avons pas trouvé de facteurs prédictifs de
cette dynamique. Cela dit aucun groupe, même les plus difficiles
à animer, n'est resté sans résultat concret,
sans "production"
Les
professionnels de santé d'un secteur sont plus ou moins concurrents.
Que cela implique-t-il dans la mise en place des groupes de progrès ?
Nous n'avons
proposé l'adhésion aux assurés qu'après
celle des médecins et n'avons admis aucun assuré dont
le médecin traitant habituel n'avait pas adhéré.
Cette précaution nous a mis à l'abri de toute contestation
dans le champ de la "concurrence" entre les médecins.
Comment
ce mode de travail en groupe pourrait-il être pérennisé ?
Ce mode de travail
ne peut se pérenniser que si, après une phase de découverte
du travail en commun d'un an et demi à 2 ans, les groupes
se fixent des objectifs structurels à moyen - long terme.
Ce sera par exemple le cas du groupe de Mauléon qui s'est
donné comme objectif de se réunir en une seul maison
médicale couvrant les soins primaires pour l'ensemble du
canton. Ce pourrait être le cas aussi sur des thèmes
comme la prise en charge de la dépendance. Cette pérennité
serait encore plus probable si les groupes passaient localement
des contrats avec les caisses sur ces objectifs de santé
publique, en utilisant éventuellement les enveloppes régionales
dédiées aux réseaux.
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26
février 2003
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