Quels
droits sur le logiciel ?
Quelle protection ?
Nathalie
BESLAY
28 septembre
2000
La
question de la titularité des droits de propriété sur un logiciel
est fondamentale alors que les logiciels constituent le cur
des projets informatiques et web.
Le
développement de logiciels nécessite dimportants investissements
en ressources humaines et technologiques,
qui justifient la mise en uvre dune politique
de protection juridique adaptée à la valorisation de ces investissements.
Laccompagnement
juridique du développement dun logiciel intéresse aussi bien
les prestataires (qui est propriétaire des droits sur les logiciels
réalisés par les équipes salariées ou free lance ? Quels droits
sont cédés au client ?) que les clients (la fourniture dun
système dinformation implique-t-elle une cession des droits ?
Si oui, lesquels ?).
Après
avoir défini les droits afférents aux logiciels et le régime juridique
de leur dévolution, nous envisagerons concrètement comment assurer
une protection juridique adéquate des logiciels.
Quest-ce quun logiciel au sens juridique ?
A qui appartiennent les
droits sur un logiciel ?
Quelle est la nature
des droits sur les logiciels ?
Dans quelles conditions
le titulaire des droits peut-il les céder ?
Quest-ce quun logiciel au sens juridique ?
Lensemble
des textes légaux et réglementaires nationaux et européens saccordent
à inclure dans la définition juridique du logiciel le programme
informatique en tant que tel, mais également le matériel de conception
préparatoire, à la condition que ces travaux préliminaires soient
susceptibles de permettre la réalisation dun programme à un
stade ultérieur [1].
Ainsi,
tout logiciel, quil soit standard, spécifique, quil
ne soit quune interface, qu'il soit incorporé à du matériel,
ou même inachevé (prototypes, versions de tests) sont protégeables
par le droit dauteur. En outre, les cahiers de spécifications
fonctionnelles ou organiques et les maquettes bénéficient également
de la protection juridique, en tant que matériel de conception préparatoire,.
A
linverse, les cahiers des charges et la documentation ne sont
pas inclus dans la définition des logiciels, les droits de propriété
qui sy attachent devant être cédés, le cas échéant, de manière
distincte de ceux liés au logiciel.
Sagissant
des fonctionnalités, la jurisprudence distingue lidée elle-même
qui nest pas protégeable en tant que telle, de son traitement.
Par exemple, le Tribunal de Grande Instance de Créteil a jugé, dans
une décision rendue le 13 janvier 1998[2], que
le traitement dune fonctionnalité qui nétait pas uniquement
programmée sur la base dimpératifs techniques mais constituait
une «astuce» révélant la créativité du développeur était susceptible
d'être protégée par le droit dauteur.
[1]
Directive Communautaire du 14 mai 1991 relative à la protection
des programmes dordinateur
[2] Affaire n°12751/94 citée dans Informatique et
Télécoms, Ed. Francis Lefèvre Maj mai 1999
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