L'influence
du Disease State Management sur les systèmes de santé
Gaëlle
LAYANI
1er
juin 1997
Les systèmes de santé sintéressent
aux programmes de gestion globale de létat pathologique ("Disease
State Management" ou DSM) afin de mieux appréhender les relations
coûts-résultats et de réduire les dépenses de santé. De manière
générale, les programmes de DSM ont trait à lévaluation des
relations existant entre les traitements prescrits dans un cadre
généraliste, les ressources médicales consommées pour prodiguer
des soins et les résultats constatés chez les patients. Ces programmes
concernent typiquement les interventions destinées à modifier les
modèles de prescription et lobservance du traitement par le
patient. Etant donné que le DSM est susceptible dimpliquer
tout un choix de traitements, lindustrie pharmaceutique agissant
en partenariat avec les Etats peut être amenée à partager les risques
avec dautres fabricants de médicaments.
Introduction
Le marché pharmaceutique
connaît un certain nombre de mutations en raison de lapplication
de programmes de DSM. Lun des principaux facteurs conduisant
à ladoption de ces programmes réside dans lintérêt des
systèmes de santé (notamment des MCO ou Managed Care Organization)
à mieux comprendre les relations coût-résultats pour des pathologies
spécifiques. Lintégration des bases de données des systèmes
de santé peut faciliter cette meilleure compréhension. Etant donné
que les MCO envisagent les systèmes de soins sous un angle général,
loccasion leur est offerte de réaliser des économies globales
en termes de dépenses médicales par le biais de ces programmes.
Le but de cet article est déclairer les concepts gouvernant
ces programmes et leurs principales influences sur les systèmes
de santé actuels.
Une définition du DSM
Il existe de multiples
définitions du DSM, notion qui englobe plusieurs éléments. Un programme
de DSM est plus quun programme dobservance ou une nouvelle
stratégie commerciale lancée pour un seul produit, comme on le suppose
habituellement. Un programme de DSM utile doit avoir une perspective
en termes de système de santé. Les programmes sappuyant uniquement
sur le coût des médicaments ou le coût mensuel dun médicament
par individu présentent généralement une moins grande utilité.
Le DSM est un système
dont les gains defficacité permettent datteindre certaines
cibles en termes de résultats ("outcomes") par
le biais de la gestion globale de la pathologie. Cette définition
comprend des stratégies de changement comportemental et thérapeutique
de la part du patient et du fournisseur, destinées à assurer une
délivrance des soins médicaux plus efficace en minimisant les coûts
dintervention. Ceci afin de réaliser les objectifs intermédiaires
et finaux de résultats convenus. La mise en uvre dun
programme de DSM exige un large éventail de compétences : maîtrise
des techniques pharmaco-économiques pour décrire les résultats à
cibler et compréhension des bases de données. Une plus grande efficacité
suppose un bilan des ressources sanitaires nécessaires à la réalisation
des résultats visés au sein des populations de patients. Recommandations
thérapeutiques, programmes déducation des prescripteurs et
des patients, modification des listes de médicaments recommandés
(" formularies "), évaluation des résultats,
modélisation des traitements et des résultats et accords financiers
originaux conclus entre les divers partenaires font partie de ces
programmes de DSM.
Composants des programmes de DSM
Recommandations
thérapeutiques
Lélaboration
et la commercialisation de recommandations thérapeutiques destinées
aux fournisseurs constituent un élément important de la plupart
de ces programmes. Elles servent de cadre à lemploi des traitements.
Citons, à titre dexemple, les recommandations créées suite
à une analyse approfondie des dépenses liées à des pathologies spécifiques ;
celles qui reposent uniquement sur des considérations de coûts dachat
des médicaments savèrent moins utiles. Les recommandations
thérapeutiques ne peuvent pas aborder les besoins thérapeutiques
spécifiques de tous les patients. Toutefois, elles peuvent être
conçues pour une majorité de patients présentant des pathologies
spécifiques. De surcroît, elles peuvent aider à la prise de décision
thérapeutique lorsquil existe des produits équivalents sur
le plan clinique (antibiotiques ou antihypertenseurs, par exemple)
ou des divergences quant au traitement.Un article d'un professeur
de l'université de pharmacie d'Arizona décrit un exemple de recommandation
thérapeutique pour un antibiotique utilisée par un programme de
DSM. Cette recommandation réduit les risques de controverses en
sélectionnant des traitements spécifiques pour le traitement initial.
Un tel programme est donc conçu pour détourner les prescripteurs
du médicament recommandé pour la suite du traitement au profit du
produit initial recommandé.
Bien que les recommandations
thérapeutiques fassent lobjet dune publicité importante
dans la littérature et la réalité, il convient dajouter que
la simple proposition de recommandations sans communication face-à-face
ne provoque pas de diminution des dépenses ou damélioration
des résultats suite à leur introduction dans les systèmes de santé.
Modifications des listes
de médicaments recommandés
Des modifications des
listes de médicaments recommandés interviennent fréquemment lors
du lancement des programmes de DSM. En règle générale, ces modifications
constituent une extension des recommandations thérapeutiques. Soulignons
encore une fois que les analyses sous-tendant ces modifications
devraient sappuyer sur des perspectives de coût et non sur
le coût dacquisition du produit. Les programmes comprennent
généralement des listes fermées de façon à promouvoir les
produits de grande qualité et peu onéreux. Les analyses pharmaco-économiques
sont utiles pour évaluer les coûts associés à certains produits
et les résultats obtenus avec chaque produit. Elles permettent,
en outre, de proposer un cadre de sélection des médicaments à insérer
dans la liste.
Interventions en matière
déducation
Léducation des
prescripteurs et des patients constitue un autre élément crucial
dans la mise en place dun programme efficace. Selon les pathologies
concernées, les efforts viseront principalement les prescripteurs
seuls ou associés aux patients. Ainsi, les recommandations thérapeutiques
relatives au traitement dune maladie infectieuse aiguë sadresseront
avant tout directement aux prescripteurs. Léducation des patients
concernant des infections courantes présente généralement un intérêt
moindre pour les systèmes de santé. En revanche, cest un élément
qui revêt une importance extrême au sein des programmes concernant
des pathologies tels que lasthme, le diabète sucré, lhyperlipidémie,
les traitements de substitution hormonale et lhypertension.
Les programmes déducation
sont typiquement classés par emploi des ressources ou sévérité des
pathologies. Les programmes déducation sadressent en
priorité aux fournisseurs soccupant dun grand nombre
de patients des MCO et ne suivant généralement pas les suggestions
de recommandations thérapeutiques. De même, les patients qui sont
de grands consommateurs de ressources de santé (les asthmatiques
souvent hospitalisés ou admis aux urgences, par exemple) sont également
concernés.
Il est fréquent que
des MCO concluent des partenariats avec des sociétés spécialisées
dans la prestation de services de DSM qui sont souvent affiliées
à un fabricant de produits pharmaceutiques. Il est important quun
message cohérent soit délivré par les MCO et les partenaires impliqués
dans le DSM. Les programmes devraient promouvoir des recommandations
thérapeutiques pour le compte du MCO et non les produits dun
seul fabricant pharmaceutique.
Une formation pourrait
être dispensée de façon à ce que toutes les parties fournissent
la même information. De plus, ces activités doivent sadresser
à des groupes de fournisseurs divers sur le plan géographique. Il
faudrait également instaurer un mécanisme destiné à suivre et enregistrer
les efforts entrepris dans le domaine de léducation. Ces programmes
doivent, en outre, être continuellement surveillés et adaptés si
les circonstances lexigent.
Evaluation
des résultats
Cest un élément
de première importance qui est, cependant, fréquemment ignoré par
un grand nombre de programmes. De façon générale, les résultats
sont de trois types : cliniques, économiques et humains (qualité
de vie, satisfaction des patients). Lors de la mise en uvre
des programmes, il est capital dobtenir des données de base
en matière de résultats afin que ces derniers puissent être de nouveau
mesurés après application des recommandations thérapeutiques. Les
programmes de DSM de qualité appliquent les principes pharmaco-économiques
à la comparaison des choix thérapeutiques dun point de vue
" systèmes de santé ". Lobjectif des systèmes
de santé nest pas seulement de diminuer les dépenses liées
aux médicaments, mais datteindre des objectifs spécifiques
en matière de résultats (cliniques et qualité de vie) au coût le
plus faible. Si les résultats ne sont pas mesurés avant et après
le lancement dun programme de DSM, un système de santé na
aucun moyen de déterminer si les résultats cliniques ou de qualité
de vie se sont détériorés, sont restés identiques ou se sont améliorés.
Outre le fait quils
doivent être appropriés à létat pathologique, les résultats
sélectionnés doivent également constituer des objectifs mesurables.
La détermination de la méthode employée pour les mesurer est cruciale.
Il est particulièrement important dinsérer des questions sur
la satisfaction des patients dans les questionnaires ayant trait
à la qualité de vie. Par ailleurs, il est essentiel que les médecins
des MCO participent à la mesure des résultats sélectionnés.
Modélisation
des options thérapeutiques
La modélisation, outil
de base en micro-économie, est une nouveauté pour nombre de cliniciens.
Les modèles décrivent les relations entre les données dentrée
et les résultats. Pour être utiles, ces modèles doivent simplifier
et synthétiser les données au sein dun environnement de gestion
globale de la pathologie. Ils permettent détablir des conclusions
(ou de faire des prévisions) dans le cadre dune analyse pharmaco-économique
et de simplifier des données complexes.
Lélaboration
dun arbre décisionnel constitue un exemple de modèle. Il identifie
les options thérapeutiques (différents antibiotiques, par exemple)
pour un état pathologique donné ainsi que les résultats (nombre
de remèdes, fréquence des hospitalisations ou des décès pour chaque
antibiotique). Il permet de déterminer quels antibiotiques sont
les plus intéressants en termes de coût-efficacité.
Les modèles dintervention
thérapeutique font souvent partie des programmes de DSM. Pour une
pathologie spécifique et un système de santé donné, ils présentent
une synthèse des principaux traitements employés dans la prise en
charge de cette pathologie, le processus de soins associé à chaque
algorithme de traitement et les résultats (cliniques, par exemple)
obtenus pour chaque algorithme. Ils simplifient et proposent une
synthèse de la prise en charge des patients au sein dun système
de santé. Grâce à ces modèles, il est possible de déterminer limpact
sur les coûts et les résultats de linstauration dun
programme de DSM et du glissement des modèles de prescription dun
algorithme vers un autre.
Arrangements financiers
originaux
Ces nouveaux arrangements
financiers constituent lun des aspects les plus intéressants
des accords de gestion globale de la pathologie. Parmi les arrangements
standards, larrangement le plus complet consiste généralement
en un accord de partage de risque ou de capitation conclu entre
la société de DSM et la MCO, qui repose sur les coûts totaux et
les évaluations des résultats à obtenir au sein des populations
de patients. Des accords modifiés de capitation pharmaceutique prévoient
une capitation pour certains types de médicaments et sintéressent
plus particulièrement à des modèles spécifiques dutilisation
des ressources (diminution des admissions en salle durgence
pour les asthmatiques, par exemple). Enfin, les arrangements de
capitation pharmaceutique sont beaucoup plus limités, en ce quils
nenvisagent que le coût mensuel du médicament par membre sans
tenir compte dautres problèmes relatifs au système de santé.
Si ce type darrangement
est bien connu des dirigeants de pharmacie, il nest pas le
plus avantageux pour le système de santé car il ne prend pas en
compte les répercutions éventuelles sur les autres budgets. Une
tendance semble se dessiner sur le marché. On constate en effet
un glissement vers la conclusion darrangements de coûts totaux.
La plupart des accords de DSM reposent sur le risque. Les niveaux
de risque et de compensation peuvent varier en fonction de la structure
de larrangement.
Les arrangements modifiés
de capitation pharmaceutique peuvent ou non prévoir des évaluations
de résultats. Ainsi, un arrangement destiné à réduire le nombre
de visites aux urgences ou dhospitalisations pour cause dasthme
ninclut pas dobjectifs cliniques relatifs à lasthme.
En revanche, il peut reposer sur lobtention de résultats cliniques
(fluxmètres, par exemple) et une baisse de lemploi des ressources
sanitaires (visites aux urgences ou hospitalisations pour asthme,
par exemple).
Les arrangements de
partage de risques font souvent lobjet des négociations entre
MCO et sociétés de DSM. Si une telle société parvient à diminuer
le montant total des dépenses de santé dune MCO, les partenaires
conviennent, par contrat, de partager les économies réalisées. En
revanche, si les coûts des prestations de soins demeurent identiques
(ou augmentent), ou en cas de détérioration des résultats cliniques,
la société de DSM peut ne pas être payée.
Il existe une autre
difficulté susceptible daccroître la complexité de ces arrangements :
déterminer précisément le " montant total des coûts de
santé " à partir des bases de données de la MCO. Ce problème
se pose en raison de la complexité de la codification. Pour le résoudre,
certains programmes de DSM se sont tournés vers un arrangement modifié
de capitation aux termes duquel le contrat financier entre les deux
parties consiste en un accord " par membre et par mois "
payé par la MCO à la société. Cependant, les paiements ne sont effectués
que si des cibles spécifiques en termes de résultats ont bien été
atteintes.
Autre question importante :
la durée maximale du contrat. Après la mise en uvre dun
accord de DSM, une stratégie commerciale intensive est généralement
lancée et lon constate, parfois plusieurs mois, un changement
important dans le comportement des médecins en matière de prescriptions.
Suit une phase au cours de laquelle ce comportement atteint un nouveau
plateau. Aucune autre modification nest alors possible. Ainsi,
une MCO peut souhaiter un contrat initial plus " intensif "
puis le convertir en contrat de " maintenance "
moins " intensif ". En raison de la nouveauté
de ce type de programmes, la durée maximale du contrat nest
pas clairement définie pour la plupart des pathologies.
Sassocier ou ne pas sassocier ?
Telle est la question
Les MCO sont confrontées
à un choix important : sassocier aux sociétés de DSM ou procéder
aux changements seules. Plusieurs points capitaux doivent être envisagés.
La plupart des accords de DSM durent deux à trois ans. Les MCO réalisent
un gain de temps en faisant appel à une société de DSM. Il est généralement
plus aisé détablir une relation contractuelle avec une société
axée sur le domaine pathologique que de créer un programme interne
entier à partir de rien. Néanmoins, les MCO peuvent souhaiter que
le programme devienne interne durant la phase de " maintenance "
qui suit la période contractuelle de deux à trois ans. La collaboration
insuffisante des analystes programmeurs et le manque de ressources
humaines consacrées à léducation des fournisseurs et des patients
constituent toutefois une limite à cette attente. Un véritable partenariat
est créé entre les MCO et les sociétés de DSM car elles travaillent
toutes les deux à améliorer la santé des patients présentant des
pathologies spécifiques.
En règle générale,
la force des MCO réside principalement dans le fait quelles
" fournissent " patients et accès aux fournisseurs.
Les compétences commerciales et lexpérience de certaines pathologies
des sociétés de DSM constituent leurs points forts. Les sociétés
pharmaceutiques sont connues pour modifier avec succès le comportement
des médecins en matière de prescription. Le partenariat avec les
sociétés de DSM permet aux MCO de profiter des compétences commerciales
de lindustrie pharmaceutique pour promouvoir leurs recommandations
thérapeutiques et surveiller les résultats avec leurs patients.
Plusieurs options se
présentent aux MCO. Elles peuvent choisir de sassocier en
partenariat avec une société de DSM, une société pharmaceutique
ou une combinaison de partenaires. Actuellement, les arrangements
les plus fréquents sont conclus entre une MCO et une seule société
de DSM pour chaque pathologie. Toutefois, une MCO peut sassocier
avec de multiples sociétés de DSM ou fabricants pharmaceutiques.
Ce dernier schéma est plus fréquent pour les pathologies susceptibles
dimpliquer de nombreux médicaments ou types de médicaments
(hypertension, insuffisance cardiaque congestive ou hyperlipidémie,
par exemple).
Si elles décident de
travailler seules, les MCO doivent déterminer leurs chances de réussite.
Les MCO peuvent préférer travailler avec leurs médecins exerçant
en staff model (salariés) à la perspective de modifier les
habitudes de prescription de médecins généralistes éparpillés sur
le plan géographique.
Déroulement des programmes de DSM
La création dun
programme de DSM comporte généralement trois étapes : analyse
de lintervention thérapeutique, conclusion de laccord
de DSM puis mise en uvre et contrôle de laccord. Les
analyses dintervention thérapeutiques
constituent une application particulièrement puissante des principes
pharmaco-économiques appliqués aux bases de données des systèmes
sanitaires. Cela implique une analyse rétrospective des bases de
données des demandes de remboursement pharmaceutiques et médicales
de façon à déterminer les ressources consommées lors des " épisodes
thérapeutiques " pour la pathologie concernée. Il faut
convenir des codes diagnostiques sappliquant aux pathologies
concernées. Il est particulièrement important de déterminer les
principales options thérapeutiques qui sont offertes aux systèmes
de santé. Cette tâche implique plus que la simple détermination
du nombre dordonnances prescrites par les médecins. Il sagit,
en effet, détablir par état pathologique les produits
utilisés par un fournisseur. Lanalyse par état pathologique
revêt une importance extrême. Les PBM traditionnels ne disposent
pas de ce type danalyse fautes de données médicales disponibles.
Pour les modèles dintervention
thérapeutique, le déroulement du traitement se réfère à lordre
des traitements prescrits suite à un diagnostic (quels antibiotiques
un médecin a-t-il utilisés en première ligne et en seconde ligne
?). Par ressources utilisées, on entend le nombre de visites au
médecin et aux services durgence, dexamens biologiques
et dhospitalisations répertorié pour les principaux algorithmes
de traitement. Les unités de ressources doivent ensuite être évaluées
de façon appropriée afin de déterminer les coûts pour chacun de
ces algorithmes. Enfin, il faut établir les résultats sur les plans
clinique, économique et humain à partir des bases de données (aspect
économique) ou dun échantillon de patients en proposant des
questionnaires téléphoniques ou par courrier (aspects cliniques
et humains).
Les interventions DSM
sont généralement de deux types : lun sadressant
aux fournisseurs et lautre aux patients. De nombreux programmes
ont souvent préféré mettre en uvre des interventions axées
sur les fournisseurs par le biais de la diffusion des recommandations
thérapeutiques. Celles axées sur les patients se concentrent souvent
sur les bénéfices liés à lobservance thérapeutique, à la prévention
et au suivi de la pathologie. Ainsi, dans le cas de lasthme,
les efforts convergent surtout vers les objectifs suivants :
emploi correct des inhalateurs munis de doseurs, surveillance de
la pathologie par le biais de fluxmètres, élimination des allergènes
de lenvironnement du patient, administration de corticostéroïdes
par voie orale sur la base des résultats du fluxmètre et moment
opportun pour contacter les prestataires de soins médicaux.
Modification des équilibres
Lors de lapplication
des accords de DSM, il est important de déterminer les changements
en termes de coûts et résultats pour les principales options thérapeutiques
survenant avant et après la mise en uvre dune recommandation
thérapeutique.
Le terme " équilibre "
renvoie à léquilibre constaté dans une gamme de traitements
utilisés par un système de soins pour prendre en charge une pathologie.
Les prescripteurs modifient la façon dont le traitement est mis
en uvre jusqu'à ce que les résultats soient optimisés (en
dautres termes, que les objectifs thérapeutiques soient satisfaits).
Après la mise en place et la promotion dune recommandation,
des modifications affectent les traitements utilisés au sein du
système de soins. La relation coûts-résultats peut sen trouver
changée pour chaque option thérapeutique principale. Il est donc
inadéquat, pour un grand nombre de pathologies, de ne comparer que
les coûts et résultats de deux médicaments. En effet, les systèmes
de soins ont recours à plus de deux médicaments pour prendre en
charge la plupart des pathologies. Les coûts et les résultats doivent
être évalués pour toutes les options thérapeutiques principales
dun système de soins donné, et faire lobjet dune
comparaison avant et après lapplication des recommandations
thérapeutiques. Ce procédé est également connu sous le terme anglais
" equilibrium-to-equilibrium analysis "
(analyse équilibre-à-équilibre)
Limites
Il existe plusieurs
limites aux programmes de DSM, dont
la plus importante concerne les déficiences des bases de données
des systèmes de soins. Il peut savérer particulièrement difficile
de créer les bases de données relationnelles nécessaires à la modélisation
des pathologies. En outre, des groupes de gestion globale de la
pathologie concurrents peuvent se côtoyer au sein des plans de santé.
Un problème déquité se pose à long terme pour les sociétés
de DSM. Malgré les efforts de ces sociétés pour modifier les comportements
en termes de prescription, les MCO peuvent décider de ne pas renouveler
leur contrat et tenter de poursuivre seules les interventions de
" maintenance ".
Un autre obstacle important
concerne le nombre darrangements par capitation conclus entre
des MCO, divers hôpitaux et des groupes de fournisseurs. Il devient
très difficile de quantifier des économies de coûts spécifiques
lorsque plusieurs groupes de fournisseurs reçoivent une somme dargent
des MCO indépendamment des services rendus. Ainsi, un programme
de DSM peut réduire le nombre de consultations itératives mais la
MCO ne réalise aucune économie car les groupes de médecins sont
rémunérés par capitation.
Les réseaux de pharmacie
communautaires sont généralement sous-utilisés par la plupart des
programmes de DSM. Un système de soins doit décider de la façon
dont il souhaite utiliser son réseau de pharmacie. Se contentera-t-il
de préparer les ordonnances ou jouera-t-il un rôle au sein du programme ?
Il est manifestement possible de faire appel à leurs compétences
dans un cadre dépassant la simple délivrance pharmaceutique. Des
études doivent être menées de façon à évaluer la mise en uvre
des recommandations thérapeutiques et le suivi de la prise en charge
des pathologies chroniques au sein des pharmacies.
Conclusion
Les programmes de DSM
intéressent particulièrement les systèmes de soins, qui souhaitent
mieux comprendre les relations coûts-résultats. Les modèles dintervention
thérapeutique constituent des instruments extrêmement puissants
pour décrire les principales options thérapeutiques, les ressources
consommées dans la prestation de soins et les résultats des traitements.
Les accords conclus entre les MCO et les sociétés de DSM peuvent,
avec succès, maintenir ou améliorer la qualité des résultats et
réduire les coûts médicaux.
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juin 1997
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