Urgences
pédiatriques :
une consultation en cabinet de ville suffirait souvent
Dominique
ETIENNE, Corinne
RADAL
9 décembre
1999
Lamélioration
de la prise en charge des urgences constituait lune des priorités
définies par les autorités pour lannée 1998. Les urgences
pédiatriques imposent une réflexion particulière en raison de leur
fréquence, de leur gravité potentielle et des risques de séquelles
pour les enfants.
Le recours aux services
durgences hospitaliers ne cesse daugmenter depuis 10
ans, au rythme de 6 à 7% chaque année. Ce phénomène de recours à
lhôpital, lié à linquiétude et à lempressement,
est générateur dhospitalisations et de surcoût. Au CHU de
Tours en 1997, 1/3 des consultations durgences hospitalières
concernait des urgences pédiatriques. Parmi ces consultations, 2
sur 3 ne relevaient ni de lurgence ni dune compétence
spécialisée, et 80% auraient pu être traitées en médecine libérale.
Dans ce contexte, lURML
Centre a mis en place, avec la collaboration de Medcost, une étude
visant à dresser un état des lieux des conditions de prise en charge
des urgences pédiatriques en médecine libérale dans sa région.
Enseignements de létude
Les urgences pédiatriques
de ville dans la région Centre
Un fonctionnement qui peut être
optimisé
37% des médecins répondants
se déclarent satisfaits de la prise en charge des urgences pédiatriques.
14% souhaitent néanmoins une restructuration du système (redéfinition
des gardes et notamment intervention des pédiatres la nuit et le
week-end, coordination avec lhôpital, moins de recours systématiques
au SAMU ou à SOS médecins). 19% enfin considèrent quil y a
un nombre trop important durgences non justifiées.
Qui consulte et pourquoi ?
Les urgences pédiatriques
concernent des enfants de moins de 3 ans dans 51% des cas.
Dans 93% des cas, ce
sont les parents qui sont à lorigine de la consultation, et
le médecin est appelé au domicile du patient dans 22% des cas.
Symptômes le
plus souvent à lorigine dune consultation en urgence :
Symptômes
|
Pourcentage
de consultations concernées
|
Toux
|
46,5%
|
Fièvre
|
29,7%
|
Rhinorrhée
|
19,7%
|
Diagnostics
les plus fréquemment posés :
Diagnostic
|
Pourcentage
de consultations concernées
|
Rhinite
|
25,7%
|
Otite
|
19,8%
|
Pharyngite
|
17,8%
|
Gastro-entérite
|
11,3%
|
Une urgence souvent surestimée
par le patient ou son entourage
Dans presque 50%
des cas, lurgence jugée par le médecin est moins importante
que lurgence ressentie par le patient ou son entourage.
Plus lenfant
est jeune, notamment lorsquil a moins de 1 an, plus lurgence
ressentie par son entourage est importante.
Les urgences graves
ne représentent en fait que 3,8% des prises en charge. Dune
manière générale, les médecins ont jugé que lurgence était
médicalement réelle dans 71,7% des cas.
Issue de la consultation : des patients renvoyés à leur domicile
Lhospitalisation
est rare : elle na lieu que dans 1,9% des cas,
essentiellement suite à des diagnostics de bronchiolite (34,6%),
de gastro-entérite (23,1%) ou dappendicite (15,4%).
La prescription
de jours pour enfant malade est peu fréquente : les
parents en bénéficient dans 7,5% des cas seulement, et dans 9,6%
des cas durgences jugés assez sérieux. Ce pourcentage augmente
quand lâge de lenfant diminue. Le motif de recours
qui débouche le plus sur une telle prescription est la céphalée :
les parents sarrêtent alors de travailler dans 57,1% des
cas.
Suite
et fin (2/2)
9 décembre 1999
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