Mardi 3 juillet, 600 sites hébergés par Cyberouest
ont été rayés d'un seul coup de la carte du
web, tout du moins temporairement. Tous ces sites sont les victimes
non consentantes des démêlés de son hébergeur
Cyberouest avec France Telecom.
Mis en redressement judiciaire par le Tribunal de commerce de Vannes,
la société bretonne a été placée
en cessation de paiement. N'ayant pas été payé
depuis un an et n'ayant pas reçu de réponse suite
à l'échéancier mis en place afin de recouvrer
les arriérés, France Telecom a choisi de suspendre
purement et simplement son service.
Résultat
: il était impossible toute la semaine dernière aux internautes
d'obtenir la connection avec entre autres les sites de la Bibliothèque
Nationale de France, du Télégramme de Brest, de la CADA (Commission
d'Accès aux Documents Administratifs) et … de la version française
du portail Planet Medica,
ouvert en février 2000 (lire
notre étude de cas) dont les services ont été interrompus du
mardi 3 au lundi 23 juillet.
Le
brouillard
Pour l'équipe du site santé grand public européen,
la surprise a été de taille : personne n'était
au courant des problèmes financiers de Cyberouest et l'on
a du mal à comprendre que France Telecom puisse agir de façon
aussi abrupte. Le ressentiment est à la mesure de l'événement,
et ce ne sont pas les multiples appels des hébergeurs qui,
prospectant, "harcèlent" le standard téléphonique
pour présenter leurs services, qui contribuent à alléger
l'ambiance.
"Nous avons déjà un autre provider qui est prêt
à prendre le relais, mais Cyberouest ne communique pas les
éléments nécessaires pour assurer la transition.
Ils nous disent qu'ils n'ont plus du tout accès à
Internet et qu'ils peuvent seulement utiliser un télécopieur,
mais rien ne vient." déclare un salarié de Planet
Medica qui préfère rester discret. "C'est quand
même dingue qu'il n'y ait rien de prévu pour prendre le relais dans
les 48 heures. Nous, on est dedans jusqu'aux coudes".
Pourtant certains sites font leur réapparition tel que celui
de la Bibliothèque Nationale de France ou de la préfecture
de l'Oise. "Cyberouest essaie de nous endormir. Vendredi c'était
l'affaire de quelques heures, maintenant ils nous promettent un
rétablissement pour mardi pour le .fr et mercredi pour le
.com. En attendant on ne voit rien venir, c'est le brouillard".
Le
travail continue
Pour autant personne n'est au chômage technique, le travail
continue, les moyens du portail étant mutualisés avec
ses équivalents en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Espagne,
en Italie et aux Pays-Bas.
Dans la dernière mesure d'audience de Netvalue publié en juin et
portant sur les quatre premiers mois de l'année, Kalidavie
et Cvotresanté
ont pris la place en queue du classement de Planetmedica et Vivalavie,
ancien nom de Kalidavie, ces derniers n'atteignant plus aujourd’hui
le seuil nécessaire.