Dans
une période où les budgets informatiques sont plus
serrés tandis que les coûts, notamment de licences
de logiciels, ont tendance à croître, optimiser les
investissements est impératif. Or, les responsables informatiques
n'ont le plus souvent qu'une idée assez vague de l'usage
réel de chaque poste de travail ou périphérique
(imprimant...), quand ils connaissent la liste exhaustive de ceux-c...
Du coup, l'arbitrage entre les demandes d'utilisateurs ou de responsables
de service est délicat. La mise en oeuvre d'outils de diagnostic
d'utilisation de parc est alors une aide précieuse permettant
de disposer d'arguments chiffrés.
Le
PMSI n'intègre pas les coûts informatiques
Au
CHRU (Centre hospitalier régional universitaire) de Strasbourg,
cette nécessaire optimisation se double d'une seconde problématique.
Le fonctionnement actuel a tendance à déresponsabiliser
les chefs de service vis-à-vis de leurs demandes d'investissements
informatiques. En effet, depuis plusieurs années, le PMSI
(Programme de médicalisation des systèmes d'information)
permet de calculer un "coût du patient" en fonction
de sa pathologie et de comparer le résultat obtenu entre
les différents établissements du pays afin de vérifier
la bonne gestion de chacun. Or ce "coût du patient"
intègre le personnel soignant, les actes médicaux
et les médicaments mais pas les coûts administratifs,
notamment informatiques. Il n'y a donc, a priori, aucune répercussion
d'un investissement informatique sur le coût apparent de fonctionnement
d'un service dont est responsable son médecin-chef. A cela
s'ajoute une absence de pouvoir hiérarchique des responsables
administratifs - notamment le directeur informatique - sur le corps
médical, chefs de services de soins inclus.
Les
tableaux de bord informatiques automatiques
La
mise en place de tableaux de bord, en l'occurrence les tableaux
de bord informatiques automatiques (TDBIA) d'Acadys, a permis d'étudier
l'utilisation de l'outil informatique. La pertinence et l'utilité
des investissements informatiques vont donc pouvoir être améliorées
: les arbitrages budgétaires pourront se fonder sur des éléments
chiffrés. Pour Germain Zimmerlé, directeur des systèmes
d'information du centre hospitalier, "l'objectif est de pouvoir
gérer un budget informatique par service en incitant les
chefs de chacun à assumer l'impact de leurs demandes d'investissements".
Les TDBIA sont générés automatiquement grâce
au recueil d'informations réalisé par des agents logiciels
s'installant automatiquement sur chaque ordinateur connecté
au réseau. Ils permettent de connaître la composition
exacte du parc informatique (matériels et logiciels) et son
utilisation en fonction de profils de postes de travail : durée
d'utilisation, nombre de fichiers créés/ouverts/modifié...
Face à un tel outil, la crainte du cyberespionnage à
la Big Brother n'est-elle pas justifiée ? "Pas du tout,
assure Frédérique Marchal, directeur marketing et
commercial d'Acadys. Nos tableaux de bord n'intègrent aucune
donnée nominative sur l'usage de l'outil informatique. Il
ne s'agit que de recenser les caractéristiques de chaque
poste (processeur, logiciels installé...) et d'étudier
l'utilisation des ressources sur un plan statistique, par profil.
Nous refusons de transmettre les éléments nominatifs
à nos clients. Au-delà de l'aspect éthique,
cette précaution est indispensable pour garantir l'acceptabilité
de la solution dans un établissement."