Medcost : E-procurement: l'e-volution de votre fonction d'achat

Très populaires aux Etats-Unis, la généralisation des appels d’offre en ligne devrait être la prochaine tendance du e-procurement. Autrefois réservé aux seules grandes entreprises, le dépôt d’appels d’offre permet grâce à un internet un accès pour les PME.

Si la consultation des appels d’offres sur le net est courante, le dépôt de ces appels d’offres reste plus rare. Actuellement quelques sites généralistes se partagent le marché parmi lesquels : appels-offres.com, trade-match.com, Tenderonline.com et Winby.com du moteur de recherche Voilà.

Sites	Appels-offres .com	Tenderonline .com	Trade-match .com	Winby .com
Accès aux sites internet
Services offerts	Inscription gratuite et offre d’un certain nombre d’annonces gratuites, ensuite service payant Consultation d’appels d’offres publics et privés Dépôt d’appels d’offres Définition et gestion des profils de recherch	Inscription gratuite Fourniture des coordonnées de l’émetteur d’un appel d’offre sélectionné d’un montant de 25 euros Consultation d’appels d’offres publics et privés Dépôt d’appels d’offres Définition et gestion de profils de recherche	Consultation d’appels d’offres privés Dépôt d’appel d’offre payant Définition et gestion de profils de recherche Mise en concurrence tarifaire directe en temps réel des fournisseurs autorisés dans un cadre d’anonymat absolu	Inscription gratuite Fourniture des coordonnées de l’émetteur d’un appel d’offre Consultation d’appels d’offres privés Dépôt d’appels d’offres

Pour les acheteurs, le recours à ces sites permet un gain de temps consacré à la recherche des fournisseurs, un moyen d’atteindre de nouveaux fournisseurs, la possibilité de comparer un plus grand nombre de propositions. Une équipe de professionnels identifie et contacte les fournisseurs concernés. La mise en concurrence tarifaire est directe et peut s’effectuer sur certains sites en temps réel dans un cadre d’anonymat absolu.

La diffusion de l’annonce est plus rapide également ainsi que la rapidité de réception des réponses et la possibilité de mettre en concurrence et de veille technologique des fournisseurs.

De plus, certains sites proposent des services spécifiques : identification des fournisseurs potentiels ou outils de comparaison des offres concurrentes en temps réel.

Pour les fournisseurs, la réception des appels d’offres en ligne ciblés sur des critères prédéfinis est beaucoup plus rapide. L’adhésion à ces services permet d’accéder rapidement (et souvent gratuitement) à de nouvelles opportunités commerciales. Et enfin, il est implicitement garanti que la démonstration de la compétitivité de l’entreprise se fera dans un cadre de réponse intègre et équitable.

Pour les acteurs du monde de la santé, ces sites généralistes ne présentent aucun intérêt car ils sont incapables de répondre à la problématique propre à ce marché.

Afin de répondre à l’attente de secteur d’activité ciblé, les sites d’appels d’offres évoluent vers des services spécialisés. Il en existe déjà un nombre impressionnant pour des secteurs tels que la formation (Formaguide, Formatel…), le transport et la logistique (Freight Market, Net-Trans…), l’impression et la chaîne graphique (Graphic-Village, Imprimerie-Online…), etc.

En santé, aucune plate forme de transactions n’a émergé. Cette évolution plus lente est liée à la complexité de ce secteur.

Ces places de marché virtuelles permettent de combiner les avantages des portails verticaux et des marchés électroniques en mettant en relation plusieurs acheteurs et vendeurs. Elles proposent une offre globale comprenant des fonctions d’expertises et de gestion des ventes.

Si la plupart des compagnies américaines comprennent l’avantage de ces nouveaux infomédiaires, elles ne savent pas forcément quelle forme prendra leur participation. Comme le souligne Karine Ferreira du magazine La lettre des achats dans le troisième volet de l’imposant dossier consacré à l’e-procurement (numéros 66 à 68 de la lettre des achats) " A une logique centrée sur leurs process internes, ces entreprises doivent substituer une logique d’entreprise étendue visant à gérer les interactions avec leurs clients, leurs fournisseurs et leurs concurrents. Ce qui techniquement, impose le passage de transactions de type EDI à des communications basées sur le protocole IP , et la transition de solution ERP à de nouvelles applications commerciales ".

Les acheteurs accèdent à des catalogues en ligne constitués de listes précisant la fonctionnalité et le prix des produits. Les catalogues proposés peuvent être paramétrés en fonction du profil de l’utilisateur et des prix qu’il peut avoir préalablement négocié.

Toute la recherche et la prise de commande s’effectuent en ligne, le workflow est donc automatisé, depuis le choix des produits au sein des catalogues jusqu’à l’achat.

L’explosion de larges places de marché électroniques sera l’un des éléments du développement des transactions B-to-B. Les étude de Forrester et de Gartner Group s’accordent sur le développement exponentiel de ces places de marché électroniques.

Dans le secteur de l’industrie chimique, ce type de pratique revêt déjà une importance déjà considérable : aux Etats-Unis, 65 % des transactions se font à travers ces infomédiaires tels que ChemConnect.com (à travers sa plate-forme " World Chemical Exchange "), e-Chemicals, CheMatch.com ou ChemdexCorporation (voir notre article Le B.A.- BA du B-to-B).

Selon une étude de Forrester Research, le e-commerce concernant le marché américain de la chimie devraient représenter 128 milliards de dollars d’ici 2003, faisant du secteur chimie le troisième plus grand marché internet, derrière le marché high tech/informatique et celui des industries automatisées.

Le 15 février, l'Allemand BASF annonçait avoir pris une participation minoritaire dans la société ChemConnect. Selon l’accord, cette dernière deviendra son partenaire privilégié pour l'achat de matières premières via Internet. Créée en 95, ChemConnect exploite à travers sa plate-forme "World Chemical Exchange", le plus grand marché mondial d'Internet pour les produits chimiques et synthétiques.

Fort de ses compétences en e-procurement, le géant Chemdex diversifie ses secteurs d’activités. Aujourd’hui, il s’est imposé comme la principale place de marché électronique dans le domaine médical aux Etats-Unis. Grâce à la qualité de son service, il a pu fédérer une masse critique d’acheteurs lui permettant de traiter en position de force avec les industriels.

Pour arriver à ses fins, Chemdex a annoncé la création d’une filiale commune avec Tenet Healthcare, un réseau de soins qui possède 113 hôpitaux aux Etats-Unis (soit 28 000 lits) et emploie 118 000 personnes. Il souhaite s'imposer comme le principal intermédiaire B-to-B dans le domaine médical au cours de l'année 2000 puisqu'il a annoncé le 21 décembre 1999 le rachat du service de SpecialtyMD.com pour 115 millions de dollars via un échange d'actions. Le 11 février, Chemdex annonçait l’acquisition définitive de Promedix, un des plus importants fournisseurs de solutions de commerce électronique pour les professionnels de la santé. [Pour plus d’informations sur Chemdex, lire notre étude de cas " Chemdex, Le B. A-Ba du B-to-B "]

Peut-on dire pour autant que ce marché est entré dans une phase de concentration accélérée ?

Il est difficile aujourd’hui de prédire les évolutions entraînées par l’e-procurement. Si son développement semble irrésistible, des résistances techniques, humaines et financières existent.