Réseau de soins expérimental en gérontologie
MSA - Charente-Maritime
Dr
François Larregain
3 avril
2001
Dominique
Etienne
19 sites
d'expérimentation, répartis sur 12 régions,
ont été agréés en mars 2000 par Martine
Aubry (lire l'arrêté) dans le cadre du projet de RSE
en gérontologie de la Caisse Centrale de la MSA. Au cur
de ce projet : le médecin généraliste, une
relation étroite avec l'hôpital local et une implication
très forte des services sociaux. Selon la MSA, l'expérimentation
concerne potentiellement 5000 personnes âgées dépendantes,
vivant en milieu rural et désireuses de continuer
à vivre à domicile. Environ 380 généralistes,
311 infirmières, 152 masseurs kinésithérapeutes
sont également susceptibles, à terme, de participer
à l'expérimentation. Le responsable du projet à
l'URCAM Poitou-Charentes, décrit son expérience actuelle
sur le site de Jonzac.
Le
projet national de la caisse centrale de la MSA a reçu l'autorisation
du gouvernement en mars 2000. Votre projet dans le département
de Charente-Maritime fait partie des 19 sites d'expérimentation
retenus dans ce cadre : comment cela s'est-il passé ?
La
Caisse centrale de la MSA a rédigé un cahier des charges
général qui a reçu la validation de la commission
Soubie. Elle a ensuite contacté différents départements
(environ 26) pour leur proposer de participer en tant que site local
à l'expérimentation. 25 à 30 critères
avaient été définis afin de retenir ou non
les candidatures des sites : 19 ont été retenus dans
le cadre de l'arrêté du ministère. Parmi les
critères les plus importants, figurait l'obtention de la
signature des CPAM locales, des élus locaux (Conseil général),
de l'ARH et bien sûr des professionnels médicaux et
paramédicaux impliqués (hôpital local, professionnels
de ville). Nous devions par exemple, recueillir l'adhésion
de 70% des médecins généralistes du site géographique
d'expérimentation. Si, en 2000, ce projet a été
financé par l'assurance maladie, en 2001 les fonds seront
ceux du FAQSV.
Quels
sont les principaux objectifs du projet ?
La
MSA a saisi l'opportunité des ordonnances de 1996, à
partir du constat du vieillissement global de la population, du
fort taux de personnes âgées en milieu rural (30% des
60 ans et plus vivent en milieu rural) et de leur isolement. Ainsi
le principal fondement du projet est le maintien à domicile
du plus grand nombre des personnes dépendantes dans des conditions
sanitaires et sociales optimales, les critères d'inclusion
des patients (volontaires) étant l'âge (60 ans et plus)
et la dépendance GIR de degrés 1, 2, 3 et 4.
Les objectifs du réseau qui en découlent sont : l'amélioration
de la qualité des soins à domicile, l'amélioration
de la satisfaction des patients, la maîtrise des coûts
tant ambulatoires qu'hospitaliers.
Quels
sont les promoteurs et partenaires du projet, et quels sont leurs
rôles respectifs dans ce cadre ?
Le
promoteur principal est la caisse centrale de la MSA. Les partenaires
sont ensuite tous les professionnels et structures adhérentes
au projet, depuis les professionnels de santé, en passant
par les caisses d'assurance maladie, jusqu'aux associations d'aide
à domicile et de soins infirmiers à domicile. Nous
n'avons pas de financeurs et /ou de partenaires privés :
néanmoins, si le projet nécessite de faire appel à
un prestataire de services privé (par exemple, service de
distribution de repas à domicile), celui-ci sera bien sûr
intégré. Par ailleurs, l'association Coordination
Santé sociale de Haute Saintonge a été créée,
afin de regrouper les différentes acteurs institutionnels.
Chaque site a créé ainsi une association loi 1901
permettant de regrouper les partenaires locaux.
Quels
sont les grands principes de fonctionnement du réseau ?
Le
pivot du réseau est le médecin généraliste
traitant, qui propose à son patient de rentrer dans le réseau.
Suit une journée complète de bilan pour le patient
à l'hôpital local, maillon essentiel du réseau
: évaluation fonctionnelle et de gérontologie (12
paramètres évalués) ainsi qu'un bilan social
sur l'entourage, la famille et les ressources du patient.
La phase qui suit est une réunion de coordination entre le
médecin généraliste, l'assistance sociale et
l'infirmière libérale (ou SSIAD) : on y définit
un plan d'intervention, qui comprend un volet soins et un volet
social pour le patient. Une réévaluation annuelle
est prévue, pouvant déboucher sur un nouveau plan
d'intervention. Le secrétariat du réseau gère
la programmation des différents rendez-vous entre les acteurs.
Le patient s'adresse au médecin généraliste
coordonnateur qu'il a choisi pour toute demande de soins. En contrepartie,
il bénéficie d'une prise en charge à 100% et
d'une dispense d'avance de frais pour tous les soins intra réseau.
Suite
de l'interview
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