Découvrez Medcost

Plan du site

Contactez-nous

33, rue Raffet
75 016 Paris
Tél : 01 42 15 08 08

Janvier 2000

Dr Marc BaillargeatDr Marc Baillargeat
Co-président du réseau
Alpha Médica

" Les réseaux constituent une des meilleures façons de pratiquer une médecine de qualité, tout en défendant la profession. "

 

La plupart des réseaux existants sont centrés sur une pathologie ou un problème de santé publique spécifique, comment est née l’idée d’un réseau "généraliste" ?

L’association Alpha Médica a été créée à l’initiative de médecins libéraux : les rencontres entre les membres de l’Amicale du XVIIème arrondissement (association de formation médicale continue) et ceux de Paris Dialogue entre Praticiens ont permis de formaliser l’idée du réseau. A partir du moment où nous exercions exclusivement en ville, il paraissait évident d’organiser un réseau poly-pathologies, pour prendre en charge nos patients dans leur globalité. Notre objectif est d’offrir aux patients une qualité de soins et de prévention (notamment par l’éducation) et pas uniquement une meilleure prise en charge de la pathologie avérée.

Page d'accueil du réseau

Où en êtes-vous du développement du réseau ?

Alpha Médica est complètement ouvert. Nous avons créé il y a un mois un statut de membre " associé " (cotisation de 500 F mais pas de droits d’inscription qui se montent à environ 1700 F). Si les membres associés n’ont pas de droit de vote, nous leur donnons ainsi la possibilité de voir ce qui se passe dans le réseau. Actuellement, 100 professionnels sont membres (dont la moitié sont des membres " actifs "). Quasiment toutes les spécialités sont représentées et nous comptons aussi des kinésithérapeutes, des dentistes, des infirmières et nous sommes associés aux urgences médicales de Paris. Nous avons instauré une culture de réseau qui va au-delà du réseau de coopération informel : notre objectif maintenant est de formaliser les échanges de données, d’information et les protocoles de soins. Nous savons d’ores et déjà que le principal support sera l’informatique et Internet, nous travaillons à élaborer ces outils.

Quels sont vos projets ?

Avec Axa, nous souhaitons mettre en place un call-center, disponible à la fois pour les patients et les médecins d’Alpha Médica. Les réponses seront formalisées par Alpha Médica. Dans un premier temps, la plate-forme sera orientée sur des questions sociales plus que médicales (une assistante sociale sera en ligne pour répondre aux questions des patients et des professionnels de santé : recherche d’une maison de retraite, d’une adresse pour la prise en charge d’un patient alcoolique par exemple, etc…). Du point de vue du système d’information, nous envisageons deux aspects différents : d’une part les aspects de gestion du réseau et d’échanges de données patient et d’autre part, l’évaluation, qui implique la mise en place d’un dossier médical partagé entre les membres et le codage des données qu’il contient. Nous allons mener une expérimentation du dossier médical partagé sur le terrain, pour l’instant pas "on-line", dans le cadre d’une maison de retraite : un poste dédié avec un dossier médical partagé sera accessible à tous les médecins d’Alpha Médica qui interviennent dans cet établissement.

Quelle est l’utilisation actuelle du système d’information d’Alpha Médica (site Web, Intranet) ?

Tous les membres actifs sont informatisés. Nous communiquons beaucoup par mail mais nous sommes actuellement limités par l’impossibilité d’échanger des données nominatives patient. Comme nous ne pouvions pas dire à nos membres "choisissez tel logiciel, vous échangerez des données", nous nous sommes intéressés au dossier médical partagé. Notre objectif est de mettre en place un système qui fonctionne sans aucun problème pour que nos membres s’y attèlent vraiment.

Qu’envisagez-vous pour la formation médicale au sein d’Alpha Médica ?

Nous savons comment nous allons structurer la FMC au sein de notre réseau, mais elle n’est pas encore en place. Nous avons pour l’instant "protocolisé" des modules spécifiques, notamment sur la douleur. L’Internet est à cet égard très utile, car les médecins ont très peu de temps à consacrer à la FMC. Nous proposerons aussi des modules d’aide à la décision, directement accessibles en ligne et utilisables lorsque le médecin est face à son patient.

En quoi consiste votre collaboration avec les urgences médicales de Paris ?

Les urgences médicales de Paris gèrent un numéro d’urgence spécifique à Alpha Médica, que nous proposons à nos patients sur une petite carte : les urgences médicales de Paris sont ainsi présentées comme les urgences d’Alpha Médica. S’il y a une difficulté particulière, les médecins des urgences médicales de Paris nous appellent ou nous envoient un e-mail. Quand nous aurons le support technique pour une véritable coordination des soins, les médecins sollicités pourront avoir accès au dossier patient en ligne d’une part et d’autre part renseigner le contenu de l’intervention en urgence. Nous leur avons proposé le statut associé et les responsables sont membres actifs. Ceci est un exemple de la coopération de deux réseaux.

Comment communiquez-vous sur votre réseau ? Comment les patients sont-ils informés ?

Le réseau n’est pas fait pour "recruter" des patients. Pour nous, les patients doivent adhérer de manière affective au réseau (sans aucune implication financière). Nous avons des patients et nous pouvons leur donner une petite carte présentant le numéro des urgences médicales de Paris, l’adresse du site Alpha medica, le numéro du call-center. En ce qui concerne l’adressage à d’autres praticiens, nous respectons le choix du patient. A terme je pense (et j’espère) que les patients souhaiteront voir des praticiens membres du réseau, quand nous aurons fait la preuve qu’Alpha Médica correspond à une qualité des soins prouvée.

Comment recrutez-vous les professionnels ?

Pour l’instant, nous manquons de temps pour recruter. De plus, actuellement, les médecins ne se sentent pas menacés et ne sentent pas la nécessité de "s’engager" : même si les média ont déjà parlé de notre réseau, il est indispensable d’aller rencontrer les professionnels pour qu’ils adhèrent. Nous réussissons à recruter des spécialistes, qui ont un emploi du temps structuré. Pour les généralistes, c’est beaucoup plus compliqué.

Quelles sont pour vous les principales difficultés auxquelles se heurtent le réseau ?

Le temps et l’argent, qui sont des problèmes très liés : nous avons besoin d’argent pour dégager du temps afin de recruter d’une part, et afin de développer des actions concrètes de terrain qui donnent matière au réseau d’autre part. De septembre à juin 1999, nous organisions deux à trois réunions par semaine après nos heures de consultation : il faut absolument que nous soyons rémunérés pour cet investissement en temps. Nous n’avons aucun financement autre que les cotisations de nos adhérents. Néanmoins, le récent décret concernant le fonds d’aide à la qualité des soins de ville nous offrira peut-être de nouvelles opportunités.

Comment s’insère le programme Vaccicarte dans le réseau ?

Vaccicarte est une carte à puce qui gère toutes les informations vaccinales ainsi que des recommandations de prévention issues des conférences de consensus : elle indique par exemple la date du prochain frottis. Elle fait ainsi partie des actions de prévention du réseau Nous avons commencé à distribuer les cartes à puce. Il faut avoir un PC et un logiciel de lecture type carte bleue. Environ 6-7 généralistes du réseau sont équipés de lecteurs. J’ai personnellement distribué 300 volets d’information sur Vaccicarte à mes patients : le seul problème, pour évaluer l’impact de Vaccicarte, est qu’après avoir demandé leurs cartes (les patients doivent renvoyer un volet de demande à la mutuelle qui finance l’opération), il faut du temps pour les voir revenir renseigner cette carte, à l’occasion d’une consultation. Lorsque les lecteurs bi-fentes seront installés dans les cabinets médicaux (FSE et monétique), le programme Vaccicarte prendra de l’ampleur.

D’une manière générale, comment dresseriez-vous le bilan actuel des réseaux de soins ?

De nombreux réseaux sont encore à l’état de projet et ne fonctionnent pas actuellement. Les réseaux qui sensibilisent le plus les professionnels sont surtout des réseaux ville-hôpital et souvent des réseaux "sociaux". Il est maintenant nécessaire que des réseaux polypathologies se connectent sur ces réseaux monopathologie. Les réseaux constituent une des meilleures façons de pratiquer une médecine de qualité, tout en défendant la profession. C’est un excellent relais entre le praticien libéral isolé, et le syndicat qui est aujourd’hui peu représentatif : les médecins en effet ne se sentent pas engagés, même si les syndicats sont actuellement les seuls interlocuteurs des décisionnaires institutionnels. Le réseau correspond de plus au devoir de tout médecin : chercher à améliorer sa pratique et à s’évaluer. Néanmoins, je pense que pour mettre en lumière ce que le réseau peut apporter en termes de services, sources de nouvelles rémunérations pour ses membres et d’économie pour le système de santé, il faut encore que les besoins des acteurs du monde de la santé soient précisément quantifiés.



Réagissez à cet article

Retrouvez les autres interviews et articles de la rubrique Intranets & Réseaux.

17 janvier 2000

 


Recherchez un réseau dans l'Annuaire des réseaux de soins

Le réseau du mois

Océane
Pour en savoir plus
Consultez nos dossiers :

Réseaux et pratique médicale (octobre 1999): " L’exercice au sein de réseaux de soins influence-t-il l’offre de soins dans son ensemble ? "

Le point sur la conférence nationale de réseaux de janvier 1999: Les réseaux dans tous leurs états

L’analyse des annonces ministérielles de novembre 1998 : Le plan Aubry pour la médecine de ville

L’analyse d’Aïssa Khelifa sur les filières et réseaux de soins (mai 1998) : "Si plusieurs réseaux de soins coexistent, il est indispensable que les systèmes d'information soient harmonisés"

Réseaux de soins coordonnés
Comment concilier structures et programmes de soins ? (décembre 1997)

Le discours officiel d'installation de la Commission Soubie (novembre 1997)

Un entretien avec le Dr Claude Maffioli (avril 1997) : " Réseaux et FMC : le bilan un an et demie après les ordonnances Juppé ".

 

Les 10 derniers dossiers Intranets & Réseaux

6 novembre 2002
Hospitalisations inappropriées ! Une enquête menée par le CHU de Caen

Juillet 2002
Karine Didi
Directrice du réseau Océane

MEDEC 2002
Systèmes d’information des réseaux de soins : pour des approches progressives

Juin 2001
OncoLR
Le serveur d'Oncologie pluridisciplinaire du Languedoc-Roussillon

Avril 2001
Entretien Gilles Poutout,
URCAM Ile-de-France

Un an après … Groupama Partenaires Santé

Mars 2001
Entretien Didier Ménard,
Président de la Coordination nationale des Réseaux

Le "simulateur de vol" des entreprises

Février 2001
Esteban Gonzalez- Juarros,
Project Officer d’EudraNet

Le B-A-Ba des réseaux de soins par l’URML- IdF

DOSSIER

Le dossier médical
arrive en force sur Internet.

     
   
   
     
     
Copyright © Medcost 2003-Tous droits réservés.
 
Dossiers
Plan du site
 
Références : Doctissimo I Caradisiac I Ados.fr I Momes.net I gnomz.com I fluctuat.net