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La voie orale à bout de souffle ?

François Resplandy

10 juillet 2001

Depuis quelques années, en marge des grosses structures, on ne compte plus les start-up et les petits laboratoires spécialisés dans la conception et le développement de nouvelles formes, de nouvelles voies ou de nouveaux dispositifs d'administration des médicaments. Nous vous proposons un tour d'horizon de l'innovation pharmaceutique et galénique.

 L'implant sous-cutané

L'implant sous-cutané a récemment fait beaucoup parler de lui avec la mise sur le marché de l'Implanon® des laboratoires Organon, un implant contraceptif permettant une contraception efficace pendant près de 3 ans. L'implant sous-cutané existe pourtant depuis longtemps puisque un implant de disulfirame, utilisé dans le sevrage alcoolique, aurait été disponible en France dès 1957 ! Les innovations de ce type de forme d'administration proviennent surtout des techniques employées pour maîtriser la diffusion progressive du principe actif. Biodégradables ou non, utilisant des procédés osmotiques, les recherches actuelles sur les implants nous promettent encore moult innovations.

 La voie inhalée

La voie inhalée est une voie millénaire puisque des fumigations étaient pratiquées déjà du temps d'Hippocrate. Hormis pour les pathologies telles que l'asthme où une action localisée est recherchée, cette voie fut longtemps négligée mais revient aujourd'hui en force ; non pas pour une action locale pulmonaire ou bronchique mais systémique. Il convient de distinguer les dispositifs qui sont conçus pour permettre une absorption au niveau de la muqueuse nasale (la vraie voie nasale) de ceux destinés à une absorption bronchique et pulmonaire. Les résumés des caractéristiques produit ne sont d'ailleurs pas très clairs à ce sujet.
En France, les principaux médicaments concernés utilisent la voie nasale vraie c'est-à dire que l'absorption a lieu au niveau de la muqueuse nasale. Ce sont des anti-migraineux ou des analogues de la vasopressine pour le traitement du diabète insipide. Pour la migraine, le grand avantage du spray nasal réside dans le fait que la crise s'accompagne parfois de nausées et de vomissements. Il est donc plus confortable d'utiliser la voie nasale plutôt qu'orale chez ces patients.
La voie inhalée n'est pas encore réellement exploitée en France mais des sociétés spécialisées dans le développement de médicament pour cette voie poussent comme des champignons outre-atlantique (3M drug delivery system, Inhale Therapeutics System, Aradigm, etc.).

Elle présente un certain nombre d'avantages qui ne sont pas négligeables. Tout d'abord, elle représente un accès facile à la circulation sanguine. En effet, au niveau des bronches ou des alvéoles pulmonaires, les membranes physiologiques à traverser pour atteindre le sang sont très fines. De plus, elle permet d'administrer des molécules trop sensibles à l'acidité ou aux enzymes protéolytiques pour être absorbée par voie orale. Or, avec l'avènement des biotechnologies, un bon nombre des médicaments dans le futur seront dans ce cas (protéines, anticorps, etc.). Enfin, elle est facile d'utilisation, moins contraignante que l'injection sous-cutanée qui est actuellement une des seules alternatives pour les molécules fragiles. Cet avantage est d'autant plus important si le patient doit recevoir une injection quotidienne. La voie inhalée est donc une concurrente de la voie sous-cutanée avec l'inconvénient d'être peut-être moins accessible, notamment si les patients souffrent d'une affection pulmonaire, bronchique ou oto-rhino-laryngologique.

Aujourd'hui, par des partenariats entre industries pharmaceutiques, biotechnologiques et start-ups développant les dispositifs, poudres pour inhalation ou aérosols emplissent les pipelines : traitements hormonaux (diabète, ménopause, thyroïde), interféron, morphiniques, substitution nicotinique, vaccins, etc.

 L'injection sans aiguille

Bioject est une des premières sociétés à avoir mis sur le marché un dispositif permettant tout type d'injection tissulaire (donc pas en intraveineux) sans aiguille ! Sur leur site, une belle animation en flash permet d'ailleurs de visualiser l'injection. Les laboratoires Serono ont saisi cette chance en proposant d'abord une hormone de croissance dans le traitement des déficits hormonaux chez l'enfant. Depuis mars 2001, Serono a aussi obtenu l'autorisation de la FDA pour son hormone de croissance sans aiguille dans le traitement de la cachexie dans le SIDA ; ce qui représente une avancée certaine dans la lutte contre les risques de transmission accidentelle du virus HIV. Compte-tenu de son prix, ce type de dispositif n'est pas prêt de supplanter la bonne vieille aiguille qui effraie tant les enfants, mais la fiction devient peu à peu réalité !
Si ce type de dispositif d'administration devient plus abordable un jour, il pourra même concurrencer les voies nasale ou inhalée (mêmes avantages, mêmes médicaments candidats) avec une accessibilité supérieure dans des traitements au long cours qui nécessitent une ou plusieurs administrations journalières. On voit mal un diabétique sauter une prise d'insuline parce qu'il a le nez bouché ou une bronchite !

 La voie orale ne disparaîtra pas !

Celle-ci a encore de beaux jours devant elle et la recherche-développement va bon train. Les axes de recherche sont largement orientés vers la maîtrise de la mise à disposition du principe actif avec le développement de formes à libération accélérée, retardée ou prolongée.
La dernière innovation dont les Français aient bénéficié est la technologie Flashtab® qui permet la fabrication d'un comprimé oral à dispersion rapide en bouche. En ce qui concerne l'administration retardée ou prolongée, la mode est aux comprimés osmotiques, la microencapsulation et aux formes matricielles.
Parmi les sociétés spécialisées dans la recherche et le développement des futures formes orales, nous trouvons encore des grosses pointure de l'innovation galénique telles que Elan l'irlandais, Alza l'américain récemment fusionné avec Johnson & Johnson, Shire Pharmaceuticals, Skyepharma et notre petit français Ethypharm. La voie orale nous promet donc encore nombre de surprises…



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10 juillet 2001

 

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