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Les fédéraux nettoient le marché des e-pharmacies

David BEME

6 mars 2000

Aux Etats-Unis, le marché des e-pharmacies représente sept fois celui du livre. Aussi comprend-on l’effervescence que connaît ce secteur depuis 1999. Passant outre le schéma traditionnel de distribution pharmaceutique, les e-pharmacies se développent comme des champignons et bouleversent les modes traditionnels de délivrance des médicaments.

Coupables de prescriptions illégales sur internet, des pharmacies en ligne peu scrupuleuses furent l’objet d’une vive polémique. Les difficultés à localiser et à contrôler les transactions en ligne et l’hétérogénéité des législations nationales laissaient les autorités américaines devant un véritable casse-tête. Malgré cela, elles surent réagir rapidement et faire preuve d’une rapidité d’ajustement étonnante face au marché complexe et instable des pharmacies en ligne.

Des pratiques douteuses

Des pouvoirs fragmentés inadaptés à la "transversalité" du web

La FDA en première ligne

La FDA gendarme du monde des e-pharmacies ?


Des pratiques douteuses

Le succès de ces sites tient principalement à leurs commodités. La possibilité d’acheter des médicaments en ligne offre, par rapport à une pharmacie traditionnelle :

  • un accès facilité à ces produits pour les personnes habitant dans des endroits isolés, des personnes âgées ou handicapées,
  • la possibilité de trouver le meilleur prix en comparant les autres de différents sites,
  • un plus grand choix de produits et la possibilité de commander à toute heure,
  • un accès facilité à des références et des informations écrites,
  • la possibilité de commander des médicaments et de consulter un pharmacien à leur domicile.

Mais rapidement, l’absence de cadre juridique donne à ce marché des airs de Far-West. En effet, les pratiques de médecins et d’e-pharmacies peu scrupuleux mirent en évidence les travers de ce circuit de distribution, qui outrepasse les dispositifs de contrôle du schéma de prescription et de délivrance traditionnels.

Sur de nombreux sites, il est possible de se procurer en ligne des médicaments comme le Viagra ou le Xenical. Légalement disponibles uniquement sur ordonnance, ces produits se trouvent accessibles sur des sites comme Net Doctor ou de KwikMed sans consultation " physique " du patient.

Les pharmacies électroniques contournent le problème en proposant aux internautes des " consultations on-line ", qui se limitent à un questionnaire médical plus ou moins détaillé. Les informations collectées sont, ensuite, censées être validées, avant la prescription. La société facture ensuite au client le prix d'une consultation et celui des médicaments.

La commande de tels produits n’est pas illégale dès lors qu’un médecin les a prescrits mais peut-on considérer la " consultation on-line " comme aussi sûre qu’une véritable consultation ? Outre le caractère incomplet des informations issues d’un questionnaire, des patients désireux de se procurer ces substances peuvent ne pas mentionner leurs antécédents cardio-vasculaires ou surestimer leur excès de poids, sans que le praticien connecté ne puisse vérifier les informations transmises.

De plus, certains sites franchement malhonnêtes délivrent des médicaments sans le contrôle d’un médecin en droit d’exercer dans l’état concerné.

Petit musée des horreurs e-pharmaceutiques

Date

Infractions constatées

1996-97

Verdict : 5 ans de prison Une compagnie Lei-Home Access Care utilisa internet pour vendre des kits censés être des tests HIV. Après une enquête de la FDA, ce site fut fermé et son opérateur, Lawrence Greene, fut condamné à plus de cinq ans de prison.

1996-97

On n’est pas des bêtes ! Une pharmacie avec une adresse en Arizona était en fait située hors de l’état, et le médecin censé contrôler les prescriptions était en fait un vétérinaire en retraite vivant à Mexico.

1999

Allo, docteur ? Dans l'état du Kansas, un mineur a réussi à se procurer des médicaments contrôlés. Il avait pourtant renseigné le formulaire en indiquant sa vraie date de naissance, ce qui tendrait à prouver qu'aucun médecin n'avait réellement vérifié l'information.

1999

Comme un bleu ! Une société allemande distribuait des bonbons à la menthe colorés en bleu, qu'elle vendait comme du Viagra…

Mars 99

Liaison (internet) fatale Un patient de 52 ans ayant des antécédents cardio-vasculaires mourut d’une attaque cardiaque après avoir acheté du Viagra à une pharmacie en ligne. Un simple questionnaire lui avait suffi pour se procurer la célèbre pilule contre l’impuissance.

Juillet 1999

Charlatans.on-line La Federal Trade Commission dévoile les résultats de l’enquête " Operation Cure.All ". Sur deux ans, ce programme identifia 800 sites et de nombreux groupes de discussions faisant la promotion de produits miracle. Du médicament contre le sida à base de plante péruvienne à des amulettes magnétiques contre le cancer, les charlatans envahissent le net.

Bloom et Iannacone de l’Université de Pennsylvanie s’intéressèrent à la vente de Viagra et de Propecia sur le web. Leur étude publiée dans " the Annals of Internal Medecine " remet en cause l’idée selon laquelle l’achat en ligne est meilleur marché. Les prix de ces deux médicaments sur internet était en moyenne de 10% supérieur aux prix pratiqués dans des pharmacies traditionnelles de Philadelphie. De plus, moins de 11% des sites étudiés fournissent une localisation de la société, et aucun ne donne le nom, la spécialité, l’adresse et la qualification du " cyber-médecin ". Sur les 46 sites étudiés, 37 nécessitait une prescription ou une consultation en ligne, ou les deux. Les 9 sites coupables étaient tous situés en dehors des Etats-Unis.

Face à de tels abus, les pouvoirs publics, les acteurs médicaux et l’opinion publique prirent conscience des risques inhérents à ces e-pharmacies. Les transactions en ligne ne peuvent être identifiées ou contrôlées. Le commerce sur Internet abolissant les frontières, les sociétés mettent à profit l'hétérogénéité des législations nationales.

Partant de ce constat, les représentants de la société civile américaine se trouvaient devant un véritable casse-tête. Malgré cela, les pouvoirs publics américains ont su s’adapter à ce marché immatériel et instable avec une rapidité étonnante et une fermeté croissante.

 

Suite et fin (2/2) 

6 mars 2000

  

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Etude cas

Le pionnier des e-Pharmacies

The Pill Box

Etude de cas

La boîte à pillules
du Net

Retrouvez toutes nos études de cas.
Lire aussi :

les interviews de :

Noël Renaudin, Président du Comité Economique du Médicament

Jean Parrot, Président de l'Ordre National des Pharmaciens

Maurice Gallix, Président de Depolabo.

brève du 28 octobre 1999 : Premières sanctions financières contre une pharmacie électronique pour non-respect des règles de délivrance.

l'étude de cas réalisée sur Drugstore.com

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