Lenquête
de Sciences et Avenir
Hervé
NABARETTE
8 septembre
1998
Le " palmarès "
des services hospitaliers de chirurgie est sorti ! Le
mensuel Sciences
et Avenir a donné une note aux établissements publics
et assimilés (512 établissements, à lexception des établissements
de lAssistance Publique des Hôpitaux de Paris et des Hospices
Civils de Lyon), en considérant trois critères : lactivité
(coefficient 3), la mortalité (coefficient 3) et la notoriété (coefficient
1). Létude repose sur lexploitation de huit millions
de dossiers anonymisés. La méthodologie est rigoureuse. Par exemple,
concernant la variable mortalité, lindice calculé tient compte
de lâge des personnes opérées et du type dintervention.
Quatre activités chirurgicales parmi les plus fréquentes ont été
étudiées sur lexercice 1996 : lorthopédie, lurologie,
la chirurgie digestive et la chirurgie cardiaque.
Il apparaît
que le risque de mourir dune opération courante varie de un
à vingt. Les classements révèlent le bon niveau général des CHU,
mais certains centres hospitaliers ou établissements privés à but
non lucratif ont su élever la qualité de leur pratique chirurgicale
au niveau de celle des centres de référence. A l'opposé, certaines
structures se caractérisent par une mortalité élevée.
Comme on
le voit, le PMSI
ne sert pas seulement à calculer des indices de productivité. A
linstar des travaux de lAgence Nationale dAccréditation
et dEvaluation en Santé (ANAES) qui évalue les structures
et les procédures, il permet de se faire une idée de la qualité
des soins. Dune part parce que la qualité dune intervention
dans une structure dépend de la quantité des actes quelle
réalise, quantité mesurée par le PMSI (ensemble des patients enregistrés
dans le Groupe
Homogène de Malades concerné). Dautre part, parce
que le PMSI mesure la mortalité, première variable à considérer
en la matière. Le codage des infections postopératoires est prévu
dans le PMSI, mais il est encore imparfait.
Comme le
montre lenquête, une limite de taille pèse néanmoins sur la
perception de la mortalité, du fait que seulement un établissement
sur cinq recherche systématiquement la cause du décès de leurs patients.
Les autopsies sont insuffisamment pratiquées.
Cette enquête
et son retentissement devraient aider les pouvoirs publics à organiser
les complémentarités et les restructurations nécessaires dans le
tissu hospitalier. Le poids du politique pèsera moins sur les
ARH. En même temps, le mouvement
consumériste initié sera peut-être difficile à maîtriser :
il faudra très vite améliorer la qualité des structures qui ont
vocation à subsister et dont la qualité nest que moyenne.
En attendant
pour octobre " Hôpitaux 2 ", le deuxième volet
de lenquête exclusive de Sciences et Avenir
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8
septembre 1998
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