L'exemple de la lutte contre les
infections nosocomiales à l'AP-HP

Corinne RADAL

17 janvier 2000

Chaque année, environ 5 % des patients hospitalisés à l’APHP sont touchés par une infection nosocomiale, c’est-à-dire une infection qu’ils ont contractée lors de leur séjour à l’hôpital.

En 1998, l’APHP a mis en place une action prioritaire en matière d’amélioration de l’hygiène et de lutte contre les infections nosocomiales. Une note globale, visant à évaluer les moyens dont dispose chaque établissement dans ce domaine, a ainsi été attribuée à chaque hôpital. Elle est la synthèse de 5 paramètres :

• densité d’agents affectés à l’hygiène hospitalière ;

Dans le contexte actuel de colère des praticiens hospitaliers, qui réclament plus de budgets pour pouvoir dispenser des soins de qualité, la publication de ces notes (rapport d’activité 1998 de l’AP-HP) donne l’occasion de s’interroger sur la question du coût et de la qualité des soins. La recherche de la qualité implique-t-elle automatiquement un coût des soins élevé ? Ou peut-on tout de même faire des efforts en ce sens tout en gardant des coûts modérés ?

Cette "productivité" des hôpitaux de l’AP en matière d’amélioration de l’hygiène peut être évaluée en comparant les notes de chaque établissement à la valeur de son point ISA, qui représente le prix unitaire de l’activité hospitalière. Ces valeurs ont été publiées le trimestre dernier par la Cour des Comptes dans son rapport annuel au Parlement sur la Sécurité sociale [lire notre article à ce sujet].

Aucune corrélation ne semble exister entre ces deux indicateurs. Ainsi, la meilleure note revient à l’hôpital Antoine Béclère (16,7), qui a pourtant l’un des points ISA les plus faibles (13,15 F), tandis que Trousseau, malgré un ISA bien plus élevé (18,51 F), obtient une note tout à fait moyenne (11,9).

De même, des établissements ayant des points ISA similaires, par exemple Necker et St-Vincent-de-Paul (respectivement 17,76 et 17,42 F), peuvent se voir attribuer des notes très différentes (respectivement 14 et 8,6 sur 20).

Lien entre valeur du point ISA et note attribuée à l'hôpital pour sa politique en matière d'hygiène

1	Note sur 20
	Valeur du point ISA

La note considérée ici n’est cependant qu’un indicateur des moyens de prévention des infections nosocomiales ; il serait nécessaire de prendre également en compte une appréciation des résultats avant de réellement chercher à faire une relation avec la valeur du point ISA. Cette première approche a toutefois le mérite de mettre en garde contre un rapprochement abusif entre coût unitaire de l’activité et qualité de la prestation.

Retrouvez tous les articles de la rubrique Systèmes
d'information hospitaliers.