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Les guidelines en
pharmacoéconomie

Comparaisons institutionnelles
Situations actuelles et perspectives

Florence Baron

Dominique ETIENNE

31 mai 2000
Suite et fin (4/4)

L’harmonisation des guidelines

  • Au niveau de l’union européenne

L’hypothèse la plus probable est que la première harmonisation possible ait lieu au niveau européen. Les pays européens sont actuellement dans une période de transition : en effet, si depuis longtemps les interventions " coût-efficaces "  ont été privilégiées, on a eu peu recours à l’utilisation de la pharmacoéconomie, au profit d’autres critères, tels les facteurs thérapeutiques ou le degré d’innovation. De plus en plus de pays vont faire de l’évaluation économique du médicament la " quatrième exigence " en matière de mise sur le marché. Celle-ci trouve sa place dans le cadre de fixation des prix et de décisions de remboursement. Dans certains pays européens, tels l’Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas, l’Espagne et la Grande-Bretagne, les guidelines seront utilisés dans le cadre de recommandations de traitement. Les médecins prescripteurs étant de plus en plus tenus de considérer les critères économiques dans leurs pratiques, ils deviennent des interlocuteurs privilégiés de la pharmacoéconomie. Néanmoins, les résultats de celle-ci doivent être adaptés à leurs préoccupations (qualité de vie, survie des patients). Par ailleurs les autorités de santé souhaitent communiquer aux professionnels de santé les études économiques qui sont réalisées, comme au Portugal, en Norvège, et en Grande-Bretagne.

Néanmoins, la mise en place de guidelines européens harmonisés demeure complexe. Depuis fin 1996, une réflexion sur la politique commune en matière de médicament a été lancée par la DGIII (direction en charge du médicament au sein de la Commission). Au début 1999, le commissaire européen Martin Bangemann affirmait qu’ " une plus grande convergence des prix est à attendre non seulement dans le contexte du marché unique mais aussi parce que les Etats membres s’intéressent de plus en plus aux prix pratiqués dans d’autres pays membres. "

La politique européenne du médicament reste claire : pas de changements institutionnels, autrement dit, chaque pays reste décideur en matière de prix et de remboursement. Le directeur de l’Agence Européenne du Médicament (EMEA) déclarait récemment qu’aucun pays européen n’avait confié jusqu’ici de responsabilité concernant le remboursement à l’Agence, mais que des mesures dans ce sens pourraient faire l’objet de discussion d’ici à 2005.

La perspective d’harmonisation dans le domaine de la pharmacoéconomie deviendra une nécessité mais elle semble pour l’instant impossible à court, même à moyen terme. En matière de guidelines européens, dans l’attente d’une politique commune, un document de référence commun à tous les Etats pourrait être élaboré, applicable par chaque Etat membre dans la mesure de ses process réglementaires. Une des étapes importante est la poursuite des débats actuels entre experts de différents pays, comme ceux de panels comme HARMET (Harmonization by Consensus of the Methodology for Economic Evaluation of Health Care Technology) ou EUROMET (European Network on Methodology and Application of Economic Evaluation Techniques), qui travaillent à mettre en exergue les points de consensus entre les différents guidelines existants.

  • Harmonisation au niveau mondial

Sur un plan théorique

Différents arguments plaident pour une harmonisation :

  • Pour les économistes de santé, elle signifie une amélioration des standards méthodologiques par la mise en commun des expertises et la possibilité de comparer les études entre elles.
  • Pour l’industrie, elle offre les facilités pratiques de suivi d’un seul standard pour la réalisation des études et la souplesse de guidelines internationales qui diminuerait les dépenses de R§D. Ces simplifications impliquerait un meilleur respect global des recommandations.
  • Pour les décideurs enfin, l’harmonisation permettrait une meilleure et plus facile interprétation des résultats d’études ainsi que la généralisation potentielle de leurs résultats.

Des inconvénients sont néanmoins à souligner :

Pour les économistes de santé, un standard unique ne veut pas dire amélioration des guidelines existantes. De plus, le développement méthodologique risque d’être freiné par l’existence d’un standard mondial considéré comme optimal.

Pour les décideurs, la pertinence des études sera probablement inadaptée aux contextes locaux et spécifiques et des informations et études locales complémentaires seront sans doute nécessaires.

Sur un plan pratique

Le seul manque actuel de consensus entre experts montre que l’établissement d’un document commun est problématique. De plus, un concept unique est difficile pour répondre aux spécificités des décideurs

Des réflexions et discussions internationales sont néanmoins engagées. L’ISPOR (International Society for Pharmaconomics and Outcomes Research) anciennement APOR (Association for Pharmacoeconomics and Outcome Research) en place depuis 1995, est une organisation externe qui contribue à recommander des standards. La dernière conférence multidisciplinaire avait pour objectif de discuter besoins et attentes de consensus sur la méthodologie, l’interprétation et l’utilisation de l’information pharmacoéconomiques dans les prises de décision en santé. Sept " advisory panels " ont été abordés, aboutissant à des guidelines. Les questions non consensuelles ont été évoquées et ont permis la définition de standards à suivre pour l’acceptation générale de la pharmacoéconomie. L’ISPOR travaille actuellement avec PhRMA et des organismes de santé américains sur une politique générale de collaboration. L’objectif est de multiplier discussions et partenariats pour établir des standards aboutissant à une meilleure compréhension par les décideurs. Du fait des besoins spécifiques liés à l’environnement, les guidelines présentent en effet des points communs et des différences qui rendent une harmonisation prochaine difficile : cette dernière n’est donc pas conçue comme une priorité. Les respect des guidelines est plus accessible si la majorité d’entre elles sont accordées du point de vue des principaux aspects méthodologiques.



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31 mai 2000

 


 

 
Les grands principes de l'économie de la santé
L'annuaire des réseaux de soins
L'auteur
Docteur en pharmacie et titulaire d'un DESS de Pharmacie Industrielle en Pharmacoéconomie appliquée, Florence Baron est chargée d'études au GYD institut.


GYD institut

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