Propos recueillis par Dominique Etienne

2 novembre 2000
Suite et fin (3/3)

Quels sont les obligations et engagements des professionnels impliqués et des patients concernés ?

Les professionnels de la santé devront être absolument munis d’une carte professionnelle santé (CPS) pour pouvoir s’authentifier sur @libitum.
La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) recommande la signature d’une charte par chacun des participants au réseau. De plus, les médecins de ville qui participent à @libitum devront effectuer les formalités préalables auprès de la CNIL, dans le cas par exemple de téléchargement de données médicales sur leur propre ordinateur.

Une note d’information, précisant le fonctionnement et la mise en place d’@libitum, est signée par le patient à son entrée en hospitalisation. Le patient donne ainsi son accord :

- pour prévenir son médecin traitant par SMS,

- et bientôt, pour que les médecins de ville (généralistes ou spécialistes) puissent consulter son dossier médical.

Comment ce réseau est-il financé ?

Le projet @libitum est financé par l’Agence Régionale d’Hospitalisation. Nous avons été retenu dans le cadre du projet « e-s@nte2000 » (lire notre article), dont l’objectif est de promouvoir l’utilisation des technologies des réseaux de communication par les professionnels de la santé.

Comment comptez-vous évaluer le réseau, en terme d’amélioration du service rendu au patient, en terme économiques ?

Ce projet est d’un intérêt médical et de santé publique. Il permettra une meilleure prise en charge du patient et une continuité des soins améliorée.
Pour que la prise en charge du patient soit globale et coordonnée, il faut assurer une meilleure liaison entre la médecine hospitalière et la médecine de ville.
L’hôpital met à disposition des outils sécurisés de transmission d’informations permettant de faciliter la communication entre professionnels de santé :

Un médecin de ville aura rapidement les informations médicales, concernant son patient, disponibles sur son ordinateur à son cabinet ou sur son téléphone mobile.

- Le médecin pourra demander un avis, conforter sa décision en communiquant plus facilement avec ses confrères.

- L’hôpital permettra une prise en charge commune par un réseau de professionnels (médecin, infirmière, kinésithérapeute, service hospitalier).

Sur le plan économique, l’intérêt est pour nous de réduire les coûts de communication avec la médecine de ville, ce qui n’est pas incompatible avec une amélioration de la qualité des échanges pour un meilleur confort des patients et des praticiens. En effet par exemple, la gestion des courriers de sortie engendre un coût postal et un coût en temps administratif, de la même manière que le temps passé au téléphone pour avertir un médecin de l’entrée à l’hôpital de son patient est coûteux. Nous savons que ces modes classiques d’information des médecins de ville n’atteindront jamais 100% des patients concernés. Aussi l’hôpital, en proposant le système SMS, permettra-t-il de pallier cette déficience, à moindre coût, en ne remettant pas en cause le système classique actuel des échanges entre professionnels extra et intra-hospitaliers : les deux modes d’informations sont en effet décalés dans le temps et, il est vrai, ne ciblent pas tout-à-fait la même génération de médecins.

Où en est ce projet actuellement et quel est son calendrier de développement ?

Le mini-projet SMS fonctionne depuis le mois de Juillet. Ce système pratique permet aux médecins de ville d’être tenus au plus vite au courant de l’entrée et de la sortie de leurs patients. Quatre mois seulement après le lancement @libitum, nous avons déjà touché 30% de notre cible de 300 médecins de l’aire hyéroise. Aujourd’hui, 92 médecins, la plupart généralistes, reçoivent des mini-messages SMS.
Nous avons aussi constaté que certains médecins de la région toulonnaise (La Garde, la Valette, Toulon) étaient intéressés par @libitum.

Pour l’instant, l’annuaire complet de l’hôpital et la messagerie e-mail fonctionnent déjà sur les téléphones WAP. Il ne reste plus qu’à intégrer les informations médicales, ce qui n’est pas encore urgent, les téléphones WAP n’étant pas encore très répandus. En début d’année 2001, le portail @libitum sera mis en place et proposé à la médecine de ville. Une formation et un suivi seront effectués auprès des professionnels de santé.

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