Le
Panier de Biens et Services
Débat
Association
Dauphine
Economie de la Santé
Mathieu
OZANAM
26
août 2000
Marianne Binst
Après
avoir été attachée parlementaire de Jacques Barrot lorsquil
était président de la Commission des Affaires sociales, familiales
et culturelles de lAssemblée Nationale, est aujourdhui
directrice des Filières de soins aux AGF.
Nous
avons participé à la délégation de la Fédération Française des Sociétés
dAssurances (FFSA)
qui a discuté de la CMU avec le régime obligatoire de lAssurance
maladie. Nous avons signé un protocole qui na pas été respecté
dans les faits puisque la plupart des CPAM prennent en charge non
seulement le volet obligatoire, mais également la partie complémentaire
prévue par la CMU.
Il
faudrait dailleurs sinterroger sur la constitution de
cette sorte de panier de biens et services qui rembourse les cures
thermales et les médicaments homéopathiques dont lefficacité
a été mise en doute par le directeur de la CNAMTS
lui-même dans son plan stratégique de juillet 1998.
Le
panier de biens et services reste en réalité un débat assez théorique
en France.
Des
mesures de bon sens sur lesquelles il semble exister un consensus
ne sont pas mises en uvre. Par exemple 121 molécules ont un
faible service médical rendu et pourtant elles sont toujours remboursées.
En réalité les débats prennent souvent un tournure politique qui
rend ardue la prise de décision. Il faudrait appliquer une politique
des petits pas.
Je
fais pour ma part confiance au marché pour réguler de la façon la
plus intelligente qui soit les dépenses. Dans lOregon, le
panier de biens et services médicaux est destiné aux plus démunis
et aux personnes âgées. Ceux qui nont pas de difficultés financières
particulières sont libres de leurs choix.
Cela
aurait pu se traduire concrètement dans les faits en France avec
l'attribution de " chèques santé " aux bénéficiaires
de la CMU afin quils sadressent à qui bon leur semble.
Cela aurait eu pour vertu de ne pas créer de discrimination entre
les assurés sociaux, de ne pas créer de pallier (certains sont exclus
du dispositif parce que leurs revenus dépassent de 50 F ce
qui est autorisé) puisque chacun aurait reçu un plus ou moins grand
nombre de chèques en fonction de ses ressources. Enfin le principe
de la liberté de choix de son praticien aurait été respectée.
Je
suis persuadé que le changement viendra des patients-consommateurs
eux-mêmes. Les AGF ont inauguré en 1999 une plate-forme dappel
téléphonique afin de répondre aux demandes dévaluation des
devis de soins dentaires et optiques que nos assurés nous soumettent.
Dans 20% des cas, les patients adoptent nos recommandations, ce
qui est une proportion considérable.
Les
patients nont pas dappréhension particulière à légard
des assureurs. Je soulignerais par ailleurs que le Code des Assurances
est très strict, et pourrait même être renforcé si le législateur
était fondé à penser que des pratiques de sélection des risques
seraient mises en uvre dans le cadre dune concession
de la gestion de la Sécurité sociale.
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