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Cédric Tournay

22 février 1999
Suite 3


Nouveaux actionnaires, nouveaux objectifs

D’une logique d’intégration verticale à la recherche de nouveaux services


 triangle.gif (290 octets) D’une logique d’intégration verticale à la recherche de nouveaux services

Le revirement stratégique des laboratoires est riche d’enseignements concernant l’évolution des métiers liés au médicament. Entre autres leçons, la cession des PBM révèle la difficulté d’étendre son métier lorsque la diversification menace le cœur d’une activité, en l’occurrence le développement et la vente de molécules. Les laboratoires pariaient sur le succès d’une intégration verticale, du haut vers le bas (du producteur vers l’intermédiaire qui gère l’organisation de la prescription). La nouvelle donne consacre la logique inverse, d’intégration verticale du bas (les chaînes de pharmacies) vers le haut (la distribution, la gestion de l’information).

Les chaînes de pharmacies sauront-elles mieux tirer profit des PBM ? Est-il plus logique que la gestion des procédures de remboursement, la logistique pharmaceutique et l’organisation des soins pharmaceutiques leur reviennent ? Rite Aid semble le penser puisqu’il vient d’acquérir PCS pour 1,5 milliards de dollars (environ 7,5 milliards de francs). La chaîne possède 3 900 points de vente répartis sur 30 Etats américains. Elle a réalisé en 98 un chiffre d’affaires de 60 milliards de francs. Sur un marché où les acteurs connaissent une forte concentration (des laboratoires aux organisations médicales en passant par les grossistes), les pharmacies sont décidées à se renforcer et à acquérir de nouvelles compétences pour accroître leur pouvoir de négociation et renouveler leurs sources de revenus.

Certaines chaînes négocient par exemple avec les assureurs le paiement des prestations de conseil et de suivi officinal destinées aux patients chroniques. En disposant d’un opérateur susceptible d’organiser des programmes de gestion des soins pharmaceutiques, Rite Aid se donné la possibilité de négocier de tels financements. Il est d’ailleurs significatif de voir que Rite Aid se considère comme un " service de santé " et non comme une chaîne de pharmacies. Il est vrai que Rite Aid possède depuis 1993 son propre PBM, Eagle Managed care. Le groupe doit pourtant prouver que cette orientation stratégique ne nuira pas à ses clients. Certains employeurs américains commencent à s’inquiéter des contraintes que PCS pourraient faire peser sur l’accès aux pharmacies, obligeant ses clients à n’aller que dans des officines Rite Aid.

L’offensive de Rite Aid accélère le déclin des pharmacies indépendantes aux Etats-Unis. Celles-ci ne représentent déjà plus que 30 000 officines parmi les 120 000 points de vente que compte le pays. Les pharmacies indépendantes perdent chaque jour du terrain face aux chaînes, d’autant que leur capacité de réaction s’amenuise progressivement, à mesure que les chaînes augmentent leur capacités financières et leur portefeuille de services. L’association qui représente les pharmaciens indépendants, la NCPA (National Community Pharmacy Association), s’oppose d’ailleurs violemment au rachat de PCS par Rite Aid, conscient du préjudice porté aux officines indépendantes.

En somme, la réorganisation des PBM questionne autant les laboratoires pharmaceutiques que les pharmaciens d’officine. En Europe comme aux Etats-Unis, l’évolution des métiers génèrent une concurrence accrue sur les services liés au médicament. Dernier exemple en date : la chaîne de pharmacies Longs Drugs vient de conclure un partenariat avec l’opérateur PlanetU, leader des systèmes de couponning électronique. Longs Drugs propose ainsi des bons électroniques de réduction à valoir dans ses magasins. La chaîne espère ainsi fidéliser ses clients et réduire la fraude sur les bons de réduction traditionnels. [cliquez ici pour en savoir plus]

Changement d’époque : les PBM poursuivent seuls leur route alors que de nouveaux acteurs apparaissent, portés par le développement de l’Internet. Comme le montrait une récente étude publiée sur notre site, les services pharmaceutiques connaissent une explosion quantitative et qualitative sur le Web. Le concept d’officine électronique se développe plus rapidement que ne l’escomptaient la majorité des observateurs, obligeant les acteurs du secteur santé à accélérer leur adaptation à la nouvelle donne technologique.

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