Productivité
et performances informatiques :
le
temps des interrogations
15 mars
2001
Suite (2/2)
Les directions informatiques, pivot d’une approche
stratégique des systèmes d’information
Dans
ce contexte, les directions informatiques apparaissent comme un
acteur clef pour l’évolution des organisations. Problème :
la plupart des entreprises ne perçoivent pas le rôle fondamental
de leur direction informatique, la privant des moyens nécessaires
à l’accomplissement optimal de leur mission. Très peu de directeurs
informatiques sont associés aux décisions stratégiques, par exemple,
ce qui pose ensuite des problèmes dans la mise en œuvre du plan
adopté. Un exemple simple peut en témoigner : lorsqu’une entreprise
décide de se rapprocher de son client final pour renforcer son service
et sa position concurrentielle, il importe de prendre en compte
très en amont les conséquences informatiques d’un tel choix. Ainsi,
la DSIT pourra déployer des outils de connaissance client (datawarehouse)
et des systèmes de gestion adaptés (sites web, CRM, call-centers,
etc.).
Malgré
une volonté attestée d’intégrer une dimension stratégique dans leur
action, les DSIT continuent donc de suivre majoritairement une approche
par les coûts. Cette démarche est logique dans la mesure où ils
doivent arbitrer entre différents investissements et frais de fonctionnement
au sein d’une enveloppe fixée a priori. Cette enveloppe est elle-même
définie et suivie de façon élémentaire, selon les indicateurs suivants :
-
Le
ratio dépenses informatiques/CA
-
Le
ratio dépenses informatiques/nombre d’utilisateurs
-
Le
ratio investissements/dépenses informatiques totales
Toutefois,
de plus en plus de DSIT éprouvent le désir d’intégrer une dimension
prospective dans leur réflexion, en se préoccupant d’indicateurs
comptables ou économiques comme le ROI ou la création de valeur
(ex : accroissement de la satisfaction des utilisateurs en
vue d’améliorer, la productivité des agents, l’apprentissage individuel
et collectif, la fidélisation des cadres). Le chemin est long :
trop peu de directeurs informatiques considèrent le confort de l’utilisateur
comme un indicateur de leur performance …
La
promotion des directeurs informatiques passe par un rattachement
à la direction générale et par une association constante aux choix
stratégiques de l’entreprise. Déjà, de nombreuses entreprises ont
compris qu’elles pouvaient acquérir un avantage concurrentiel en
confiant des responsabilités accrues à leur direction informatique.
Par cette démarche, une entreprise se donne notamment les moyens
de gérer au mieux une fusion, avec réactivité et intelligence. L’intégration
rapide des ETMS, des ERP et de l’ensemble des systèmes d’information
des deux entités renforcera naturellement la puissance de projection
du nouveau groupe, en lui permettant de mettre en œuvre au plus
vite son plan de développement : programmes de recherche, organisation
des forces de ventes réunies, politique de GRH, reporting et procédures,
etc…
L’impressionnante
réussite du groupe Axa depuis de nombreuses années repose en partie
sur la clairvoyance de ses dirigeants en matière informatique, et
sur l’extraordinaire capacité du groupe à fusionner rapidement et
efficacement les systèmes d’information des entreprises acquises.
La direction informatique du groupe Axa dispose même d’un quasi
pouvoir de veto face à un projet de fusion, si elle considère que
le rapprochement informatique des sociétés cibles est dangereux,
impossible ou prohibitif.
Lorsqu’il
existe une volonté claire de considérer les systèmes d’information
à un niveau stratégique, les leviers susceptibles d’être utilisés
sont nombreux :
Lorsqu’une
organisation est parvenue à dresser une cartographie complète et
fidèle de ses systèmes d’information, elle peut alors améliorer
ses performances informatiques en suivant différentes pistes :
|
|
Réviser
certains choix en matière d’organisation
Exemple :
il est possible d’améliorer le support aux utilisateurs en
réinternalisant la maintenance, ou en renégociant le contrat
avec le sous-traitant, pour mieux contrôler la qualité de
service (délai de dépannage, taux de pannes, etc.). Sur moyenne
période, ce choix stratégique est souvent le plus rentable,
même si les solutions d’outsourcing paraissent attractives
de prime abord.
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Réduire
les coûts relatifs des outils informatiques. Exemple :
le développement rapide des logiciels libres (Linux, Apache,
etc.) montre qu’il est possible de réduire rapidement et significativement
les investissements et les frais de gestion informatiques.
Les logiciels libres permettent une baisse des coûts directs
(licences) et indirects (les logiciels libres peuvent tourner
sur des machines moins puissantes et mobilisent moins de personnel
en maintenance).
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Améliorer
le rendement des outils informatiques, en optimisant leur
utilisation et leur fonctionnement.
Exemple : il est possible d’augmenter le taux d’utilisation
productive des ressources et de réduire le taux de panne des
systèmes en formant les utilisateurs pour qu’ils soient plus
rapides, plus performants et plus autonomes dans leur environnement
informatique (PC, imprimante, logiciels, réseau, etc.).
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Derrière
ces quelques pistes de réflexion se dissimulent de nombreux chantiers
pour les équipes de direction, les responsable informatiques et
les managers. Des études récentes montrent par exemple qu’un cadre
français passe en moyenne 2 à 3 heures par jour à traiter son courrier
électronique, ce qui correspond à une cinquantaine de messages traités
quotidiennement. Est-ce normal ? Est-ce efficace ? Est-ce
rentable ? Faut-il codifier davantage les usages des messageries ?
Y-a-il substitution et optimisation par rapport aux pratiques traditionnelles
(réunions, téléphone, mémos, notes de services, etc.) ? Face
à une organisation de plus en plus complexe des temps de travail
et des pratiques professionnelles, le management, devenu moins formel,
doit trouver de nouveaux outils de pilotage et de contrôle.
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15 mars 2001
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