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rue Raffet |
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E-procurement 17 février
2000
Dans le monde de la santé, on peut prévoir deux types d’évolution : une évolution à court terme bouleversant les pratiques et les relations entre les partenaires classiques de la fonction achat et une évolution à long terme pouvant aller jusqu’à une externalisation pure et simple de la fonction achat de l’entreprise.
Internet va obliger les entreprises à ne plus se concentrer uniquement sur leurs process internes. Comme en témoigne le développement croissant des places de marché, l’automatisation des interactions va toucher leurs clients mais aussi leurs fournisseurs et même leurs concurrents. Il conviendra d’abandonner le schéma réducteur vendeur - client au profit de relations beaucoup plus floues, capables d’évoluer en fonction de l’objet et du moment de la transaction. Un laboratoire peut tour à tour utiliser une solution e-procurement pour se fournir en matières premières et ensuite pour vendre ses produits. Ainsi, l’un des facteurs clés de succès de cette solution sera l’aptitude des entreprises à intégrer un cadre relationnel mouvant, oscillant en fonction de l’objet et du moment. On a ainsi vu apparaître la notion de " co-opétition ", néologisme entre collaboration et compétition. L’adhésion à ce nouveau système d’achat risque donc de remettre en question bien des préjugés. Grâce à l’e-procurement (les pratiques comme les appels d’offres en ligne et les regroupements d’acheteurs notamment), l’entreprise devra faire preuve de sa compétitivité dans un cadre de réponse transparent et équitable, qui permettra la venue de nouveaux entrants, qui miseront sur les prix et la qualité.
L’aspect humain et relationnel ne peut être négligé. Le service des achats est bien souvent l’objet de toutes les attentions de la part des fournisseurs. La décision contractuelle est souvent le fruit de considérations matérielles (prix, délai de paiement, de livraison, etc.) mais aussi de considérations implicites. La principale limite de l’e-procurement réside actuellement dans sa faible prise en compte des aspects humains. C’est cette notion d’économie psychologique qui est difficile à intégrer à l’e-commerce idéalisé tel que nous tenterons de le définir dans le chapitre suivant. De plus, certains secteurs cultivent une tradition relationnelle qui ne peut être retranscrite via internet.
Les solutions proposées par le e-procurement permettent bien des avantages mais le passage à ce type d’optimisation reste difficile pour plusieurs raisons. De quel œil les responsables de la fonction achat vont-ils voir ces bouleversements de leur fonction ? Leur statut et leur fonction s’en trouveront modifiés, rééquilibrera les rapports de force en leur faveur et leur libérant plus de temps à consacrer au management à proprement parlé. De même que le clavier qwerty n’a pas été remplacé par des solutions techniques plus performantes, de nouvelles solutions de gestion des achats devront faire plus que démontrer leur efficacité. Le coût du passage de la gestion actuelle de la fonction achat à une solution en ligne doit évidemment être pris en compte, ainsi que le retour sur investissement.
Les avantages de l’e-commerce présentés dans cet article sont en constante évolution. Et très rapidement, ces transformations induiront certainement une remise en cause des frontières actuelles entre acheteurs et vendeurs. L’irruption de nouveaux intermédiaires bouleversera la "fonction achat" de ces entreprises qui leur délégueront la gestion de ses transactions, et ne plus restreindre leur vision à leur seul process interne. Ainsi c’est toute une démarche et une logique qu’il convient de réinventer.
De la même manière que certaines fonctions comme la communication peuvent être effectuer hors de l’entreprise, il est probable que l’e-procurement entraîne l’externalisation de certains aspects de la fonction achat auprès d’un opérateur fort spécialistes du secteur et des technologies mises en œuvre. En mettant en place des technologies ouvertes et standard, les solutions proposées permettent une réduction des coûts chez le client. Ce dernier n’est pas dans l’obligation de développer un outil qui lui est propre ou qui est propre à son fournisseur. Dans ce domaine, les éditeurs d’ERP essaient de rattraper leur retard en se précipitant actuellement afin d’acquérir les compétences orientées web de l’e-procurement. Intégrant cette notion d’entreprise étendue, cette (r)évolution pourrait aboutir à des systèmes intégrant la fonction achat mais également la production en temps réel et la livraison. L’ordre électronique d’achat déclenchera la production et la livraison optimale en fonction de moment et du lieu de la commande, concrétisant un système de gestion à flux tendus à la vitesse de l’internet, sur le modèle de Dell pour le marché informatique. L’e-procurement entraînera tous les acteurs du secteur santé à repenser leur gestion des achats et des ventes. Afin de guider cette évolution au mieux cette réflexion, l’émergence en Europe de ces nouveaux intermédiaires (alliant une parfaite connaissance du secteur et des outils internet) dans le processus commercial constitue dès cette année un des enjeux les plus importants de l’e-commerce. Réagissez à cet article Retrouvez tous les autres articles de la rubrique Internet Médical. 15
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Vers une externalisation de la fonction
achat de l’entreprise ?
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novembre 2002