Christian
Grenier
Président
du groupe Nepenthes
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"Je
me demande comment le pharmacien qui n’est pas rattaché
à un réseau fait pour exister aujourd’hui… Je pense
donc que la profession ne subsistera que par la constitution
de réseaux."
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1er
février 2001
suite et fin (2/2)
Ne pensez-vous pas que l’absence des produits à distribution sélective,
qui constituent des produits d’appels pour l’officine, reste un
frein considérable au développement de ce type de service ?
Si
ce type de distribution se développe, il faudrait évidemment que
les laboratoires acceptent que les produits à distribution sélective
soient référencés dans tout le réseau. Ce n’est qu’une histoire
de temps et, d’ici deux ans, les choses vont évoluer.
Lorsqu’on voit, en France, les difficultés qu’éprouvent les sites
de e-commerce consacrés à la beauté, au bien-être et à la santé,
on peut être amené à douter du bien-fondé des business models de
ces sites…
Evidemment,
le service de vente en ligne doit s’accompagner de services complémentaires
et le pharmacien a un rôle à jouer à ce niveau. Même si l’Ordre
déconseille la communication du pharmacien par Internet, il a mis
en ligne des informations spécialisées et sérieuses sur le médicament,
accessibles à tous. Un groupement serait tout à fait à même de diffuser
ce type d’informations mais doit laisser la relation client à son
pharmacien de réseau. Par contre, le groupement peut offrir au pharmacien
un catalogue de référencement beaucoup plus lourd que celui qu’il
peut physiquement proposer dans son officine. En effet, avec un
accord grossiste ou distributeur, n’importe quel produit commandé
en ligne pourrait être apporté au pharmacien pour la délivrance.
Il y a encore aujourd’hui des difficultés à surmonter comme les
contrats de distribution sélective et certains aspects du code de
déontologie mais d’ici quelque temps, les choses vont évoluer indéniablement
Dans
le business to business pharmaceutique, que pensez-vous des offres
actuelles ?
Les
sites qui proposent aux pharmaciens la commande de médicaments en
ligne ont commis l’erreur de se lancer sans avoir de solutions opérationnelles :
ni accord industriel, ni accord avec un réseau de pharmaciens. Néanmoins,
leur présence joue pour nous car ils communiquent, ils expliquent
au pharmaciens que l’outil Internet va exister.
Comment
voyez-vous évoluer la profession de pharmacien d’officine dans les
années à venir ?
Je
me demande comment le pharmacien qui n’est pas rattaché à un réseau
fait pour exister aujourd’hui… Je pense donc que la profession ne
subsistera que par la constitution de réseaux.
Quelle
utilisation d’Internet faites-vous quotidiennement ? Quels
sont vos sites favoris ?
D’un
point de vue professionnel, aucun site ne me convient totalement.
Quand je suis au comptoir de mon officine, principalement pour des
raisons techniques, je ne peux pas encore utiliser Internet. D’ici
quelques années, les connexions, les matériels et les logiciels
permettront l’utilisation d’Internet dans la pratique quotidienne
du pharmacien mais il faudra plus pour le séduire. Avec les 35 heures,
les formations, à certaines époques de l’année, il est difficile
de joindre un représentant sur le terrain. La commande en ligne
a par contre, l’avantage d’être disponible 24 heures sur 24 mais
le pharmacien ne l’utilisera que si l’interface de commande est
accessible en trois clics. Si dix clics sont nécessaires, le pharmacien
n’ira jamais !
Pour
ma part, professionnellement, je visite régulièrement les sites
de l’Ordre
des Pharmaciens, de Medcost ou de Global
Santé et, personnellement, il m’arrive de me renseigner sur
mes vacances ou de commander sur Internet.
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1er
février 2001
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