" A panel of
experts agree : zero margins is a dog of a business model
( ) A recent conference, called Money for nothing (and
your chips for free) " considered whether free PCs,
zero-margins businesses, and other Web gimmicks hold any long-term
value as a new way of doing business. (...) " Its
going to be more and more difficult to give away free products
or services and, like Hotmail, have some sugar daddy come along
and buy you for several hundred million dollars ", said
Mr. Greenberg (CEO, Scient). He added " I mean, cmon,
common sense still works ".
En
popularisant ce modèle de la gratuité universelle pour tous types
de biens et de services, le Web a plongé les industriels et les
distributeurs dans un piège dont chacun se demande aujourdhui
comment il est possible de sortir. Linquiétude grandit dans
la mesure où les plates-formes de commerce électronique, en se développant,
exercent un effet négatif sur les prix et, conséquemment, sur les
marges. Pour séduire les consommateurs (individus ou organisations),
les sites de e-commerce se positionnent comme leurs plus fervents
avocats, mettant à leur disposition des procédés et des technologies
qui vont globalement à lencontre des intérêts des offreurs,
obligeant ces derniers à repenser entièrement leur activité et leur
stratégie de commercialisation (pricing, cibles, circuits de distribution,
etc.).
Le Web, ce grand égalisateur,
grand normalisateur, principal vecteur de la globalisation, tue
les asymétries dinformations en imposant une totale transparence
sur les marchés, de lassurance à la pharmacie en passant par
le tourisme, les loisirs ou lautomobile. Lexplosion
du commerce électronique et lémergence de nouveaux intermédiaires
au service du client menacent la viabilité des entreprises insuffisamment
compétitives ou différenciées. Pour y voir plus clair et tirer parti
des évolutions en cours (comme acheteur ou comme industriel), il
importait de faire le point sur les applications et les services
"tueurs de prix".
Comment
le commerce électronique fait-il baisser les prix ? ...
Pour attirer les acheteurs, les sites de commerce
électronique doivent décupler leurs efforts, et proposer toutes
sortes de cadeaux, de remises ou de services sur leur gamme de produits.
Pour les internautes en effet, la prochaine boutique nest
quà un clic, et ils opteront pour une offre concurrente même
si lavantage marginal attendu est modeste.
Aujourdhui, donc, le principal facteur daffaissement
des marges est dû à la concurrence effrénée que se livrent les marchands
du Web, prêts à vendre à perte pour gagner des parts de marché.
Nous avions présenté au mois de novembre 1999 le principe du couponning
électronique, à partir de lexemple du Beenz.
Ces dispositifs représentent évidemment une baisse de prix concédés
par les vendeurs. En sus de ces techniques de fidélisation, les
producteur et les vendeurs offrent de plus en plus de cadeaux et,
dans quasiment tous les cas, la livraison gratuite des biens achetés
en ligne. Pour les e-commerçants, les livraisons gratuites sont
impératives, au moins en phase de développement des marchés, pour
détourner les consommateurs des magasins traditionnels et des sites
concurrents. Progressivement, les sites tentent de faire payer les
livraisons mais la multiplication des entrants et le recours fréquent
à des opérations promotionnelles obligent les sites à étendre ce
modèle de gratuité.
Le consumérisme électronique exploite à fond les
logiques communautaires. Accompany
et Mercata
sont deux sociétés qui réinventent actuellement le système Coop
sur le Web, en permettant aux internautes de sunir pour acheter
en masse toutes sortes de produits à des prix hyper-compétitifs
(Mercata possède dailleurs le site everything.com).
Du barbecue à la cage pour oiseaux en passant par une télé dernier
cri, les coopératives dachat virtuelles se constituent tous
azimuts, pour quelques jours, autour dun objet. En France,
des acteurs comme Clust se positionnent sur le créneau des achats
collectifs organisés via le Web.
En santé, les industriels connaissent déjà ces
logiques de négociation, notamment aux Etats-Unis, où les PBM
et les centrales dachat hospitalières les ont habitué à traiter
avec des acheteurs cherchant à faire jouer un effet de masse. En
France, les groupements de pharmaciens se sont formés sur ce concept
dachats collectifs (group buying). LInternet
apporte un changement déchelle mais aussi de nature par rapport
à ces modèles historiques :
Changement déchelle :
la syndication dacheteurs via lInternet opère 24h/24,
7j/7, partout dans le monde, et pour tous les biens et services.
Les acheteurs collectifs deviennent tellement puissants sur
le Web quaucun offreur ne peut refuser de traiter avec
eux, ou tenter dimposer ses propres règles de négociation
commerciale.
Changement de nature :
les syndicats dacheteur électroniques se forment et se
séparent continuellement, en fonction dintérêts ponctuels
et dobjectifs précis. Les coûts dorganisation de
ces groupes sont quasi nuls sur le Web, et leurs membres ne
cultivent pas forcément dautres affinités. Ils peuvent
donc se mobiliser très rapidement et très efficacement (pas
de dissension politique ou syndicale à craindre),
même pour des transactions relativement modestes.
Dans le domaine médical, Chemdex
sest imposé comme la principale place de marché électronique
aux Etats-Unis. Ce portail vertical professionnel a réussi à fédérer
une masse critique dacheteurs grâce à la qualité de son service,
ce qui lui permet de traiter en position de force avec les industriels.
Apparu sur le marché de la chimie, il embrasse aujourdhui
tous les marchés de la santé. Chemdex a notamment annoncé la création
dune filiale commune avec Tenet Healthcare, un réseau de soins
qui possède 113 hôpitaux aux Etats-Unis (soit 28 000 lits)
et emploie 118 000 personnes. Tenet gère également une puissante
centrale dachat spécialisé dans le secteur médical, BuyPower.
Ce rapprochement vise à construire une plate-forme de e-commerce
leader sur les produits de santé vendus dans la sphère professionnelle.
Le groupe veut notamment devenir un intermédiaire obligé pour toutes
les centrales dachat américaines du secteur santé (les GPO,
Group purchasing organizations), grâce à la qualité des informations
et aux prix compétitifs quil propose [pour
en savoir +, lire notre étude de cas sur Chemdex.com].